[ LES AMOURS PARTAGÉS ]

FUITE TACITE. CHUTE TRAGIQUE.

[ MUSIQUE ] PLAYLIST DE L'HIVER

BOUCLE BOUCLÉE POUR CHAUSSURES MAL LACÉES | REAL LIES / HELENA HAUFF / PAULA TEMPLE / WHOMADEWHO / D.A.F. / KINDNESS

[ TEXTE ] LES AMOURS PARTAGÉS

L'INSOLUBILITÉ À L'EAU

[ MUSIQUE ] LA PLAYLIST DE L'ÉTÉ PASSÉ

IN AETERNAM VALE / GRAND BLANC / GAY CAT PARK / JESSICA93 / MARIE MADELEINE | [colonne musicale pour vertèbres déplacées]

[ RENCONTRE ] Fou amoureux de.. CLÉMENT.

"Vous croyez qu'on réalise ses rêves ?"

jeudi 30 avril 2015

[ POP-UP ] Y'A DES HOLOGRAMMES PARTOUT

Y'a des hologrammes partout. De toi comme de moi. Des plus sombres que d'autres. Des qu'ont pas l'temps. Des qui crient fort. Puis d'autres qui s'assoient là, au hasard, par habitude ou besoin d'faire les choses à moitié. Besoin d'se remettre, deux s'condes, du temps qui passe et des rides qu'on ramasse. À la pelle. La trentaine à fleur de nez. Des hologrammes partout j'te dis. Par centaine. Le bras enfoui dans la mitaine. Coupé de moitié. Le coeur rassasié, un peu éteint. Des hologrammes qui flirtent avec les métros puant, qui écrasent tes chimères vibrantes, d'intellectuel pré-pubère. Des hologrammes par centaines, sur les rails errant. Certains à ton odeur. D'autres qui t'ressemblent un peu. Tous pas forcément posés dans l'sens de la route. Pas forcément parés face aux fausses routes. Celles qui disent rien. Les routes qui t'conduisent pas bien. Puis qui dévient dans la brousse. Dans la jungle des "j'en sais rien". J'pensais qu't'étais rousse. En fait. J'te voulais p-t être un peu douce. Je crois. Pas forcément à mon image. Mais à celle de c'que j'suis plus. Et j'me d'mande souvent. C'qu'on fait là. À s'poser des questions dans l'tas. À s'poser des "pourquoi ?" tout l'temps. Des "comment ?" de grands enfants. À la volée, lancées là juste pour le geste. Parce qu'il est beau, le geste. Parce qu'il tombe de haut. Brandi comme un couteau neuf. Boucher de circonstance. Bouché parce que trop plein. À s'en foutre plein la panse. En travers de la route. Même de celles qui dévient d'trop. À s'lancer des mots qu'on pense pas trop. Pour le test. L'expérience du plongeon. Le geste, j'te dis. Puis s'mordre les doigts. Parce qu'on a plus la foi. Juste quelques secondes. Où l'monde s'écroule. Pour trois fois rien. Parce que les regrets sont rois. Sur la basse terre des "j'en sais rien". La peur de pas r'trouver. Le cocon sein. L'sentiment, l'arrangement sur mesure, qui a fait BOUM dans l'bas du ventre. Et les estomacs qui s'tordent comme des connards. Les hologrammes à la pelle. Et tes corps qui s'emmêlent. Comme des silences qu'on digère mal. Comme des grands vides qu'on avale sales. Parce qu'on sait rien. Qu'on sait plus faire. Qu'on stagne dans la poussière des rêves qu'on a cru faire. Des sourires qu'on a presque esquissés. Des visages qu'on aurait voulu pouvoir dessiner. Mais on s'souvient plus bien. Parce que la nuit, les trous s'bouchent rudes. Par habitude. La bite dure comme l'enfer. Parfaitement accordée au papier peint qu'tu vois à peine. La chatte étouffée et les hanches qu'on serre. Parfaitement soignée la chorégraphie, la vision claire du moment, comme une apparition un peu glaugue, un truc fort qui fait qu'on s'perd pas vraiment. Qu'on s'récupère sur l'trottoir, au coin d'la rue qu'on connaît mais qu'on oublie. Dans la purée de nos envies maudites. De nos envies à gueule de rites. Baiser six minutes. Le temps d'oublier. Qu'demain chahute, à la porte de la culbute. Qu'demain s'ra gris, l'ivresse partie. On s'vomit les uns sur les autres. Les mains sur la poitrine d'une autre. À s'accrocher au bûcher des saltimbanques. Tour de Pise au soleil. Comme un corps branlant, à l'idée d'pas trop pencher. De pas trop vriller. Sous le feu étourdissant. Et les éclats de sang, sous les poings décharnés des ombres qu'on aime trop. Qu'on aime plus bien. Enfin on sait pas. On sait plus. On fait forcément rien. Y'a des hologrammes partout. Je danse sans musique. Parce que dans ma tête. Le souvenir de vos chants. Et les ombres que l'on ment. Les yeux fermés comme un mauvais amant. À baiser les murs tous bien en rang.

mardi 21 avril 2015

FUITE TACITE. CHUTE TRAGIQUE. [ LES AMOURS PARTAGÉS ]

exercice mardi 21 avril 2015 . 20 minutes d'écriture . 5 de relecture.


© Asger Carlsen.


Tu m'as dit que les fleurs me parleraient. Que je pouvais leur confier. Mes malheurs, puis mes tendresses. Leur faire part des failles, puis de mes trains qui souvent déraillent. De mon esprit qui s'égare quand le vent se lève. De mes larmes qui coulent un peu quand la mer s'agite. Tu m'as dit d'aller les voir. Parce que tu étais loin. Puis que tu n'savais quoi faire. D'un corps comme le mien. Triste et sensible. Tangible et tremblant. 

Mais le vent, tu sais. Quand il souffle, les fleurs s'enlisent. Et chuchotent avec entrain les délires des morts qu'on oublie. Le vent quand il souffle, ramène les cris des esprits perdus. Ceux qu'on a pendus dans la nuit. Puis ceux des enfants rompus par les coups. Fendus par l'amour. L'innocence du toujours. 

Le vent rend fou. Le vent rend saoul. Et mes larmes coulent déjà. Alors que la mer est calme. Je crois que mon cœur se fend sur la roche. En bas, vers le vide que je n'vois pas. Et mes souvenirs cogitent. Hors de moi. Mais pas si loin. Comme s'ils étaient quelqu'un d'autre. Une belle femme sans odeur que je placerais à mes côtés. Dont je me sépare à souhait. Et que je retrouve avec peine. Car les femmes ont cet odeur.. Le temps de me perdre un peu. Ailleurs. Le temps de fermer puis de rouvrir les yeux. D'y voir meilleur. Mais jamais je ne retrouve, l'enfant fendu par l'amour. L'innocence du toujours au plus doux des sourires. La pluie s'abat sur mon visage. Le vent se lève un peu. En bas, le vide. Et les mémoires de jour acides. 

En noir et blanc, tout est plus clair. Le sang qui gicle et les colères par cycles. La douleur mystique, nécessité en tissu de soie. Au quotidien des jours qui meurent. Au terrible maintien des nuits sans peur. En noir et blanc, tout a un sens. La lumière dessine l'ombre suggestion. Et la combustion des peaux, comme un arbre d'hiver agité par la pluie. De haut en bas. De droite à gauche. Cheveux fous, tête mal assise, arrachée à ses dépends, du tronc tour de Pise. Branlant, tremblant, mal seyant à la vie. Pissenlit d'herbe belle, vautour d'herbe folle. Le corps se pourfend, au vent qui abîme. Ou confirme, l'immonde finalité du sens. Le vide, et les falaises à pic. 

Dante. Pic de Dante. Lourde et condamnée, la descente. D'être montée si haut. Et si vite. Par la voie la plus express. Fuite tacite. Chute tragique. Des cœurs malmenés. Parce qu'il y en a plus d'un. Oui. Plus d'un pour qu'on sache. Que les cœurs s'agitent. Pour un rien. Et contre toute fin. Les mains s'agrippent. Les corps crapahutent. Sur les falaises à pic. Des Normandie tristes. Parce qu'il faut savoir. Qu'il y en a plus d'une. Oui. Plus d'une pour que l'on sache. Que les points de mer font miroiter. De pouvoir mettre fin. De pouvoir n'être qu'un. Les points de mer caressent l'idée. De pouvoir partir vite. Sans suite pratique. De pouvoir couper court. Au plus court de l'éternité. Sans sur hier s'arrêter. Les points de mer soulèvent les cœurs. Parce ce qu'il y en a plus d'un. Oui. Plus d'un pour mourir. Au calme et dans la grâce. D'une fuite tacite. Chute tragique. Souvenir explicite.

jeudi 16 avril 2015

[ THE POP-UP ] 6 H 57

© Nate Walton
6 H 57 - Les culottes frisent à la gueule des poupées qui s'emballent. Le soleil brille. Et tu vacilles. À travers les nuages salés des premiers jours d'été. Il est trop tôt. Trop tôt pour comprendre. Que l'soleil me troue la peau. Déjà. Et qu'j'ai un peu chaud. Là, accoudée au bar du coin cuisine, à faire claquer ma cuillère contre l'étain bleu. Y'a une heure j'étais dans mon bain. Non, ça c'était hier. Ou l'année dernière. Je sais plus bien. Je m'souviens mal. Je claque la cuillère en bois contre l'étain. Ça sonne. Je râle. Ça m'grince dans la poitrine. Ça me rebondit dans la tête. À réveiller les morts que j'ai là-d'dans. Les fantômes qui crient au vent levé. Les ombres émaciées. Depuis longtemps échappées. 

J'aim'rais bien pleurer. Tu sais. Verser des trucs qui pèsent habituellement. Me délivrer des p'tits poids qu'j'ai posé là pour muscler mon coeur. Pleurer, juste un peu. Déverser le trop-plein qu'j'ai dans les reins. Poser mes mains sur le carrelage froid. Et me voir enfin moi. Juste encore une fois. Pleurer et mouiller la surface. Sans pour autant être à la masse. Sans me dire qu'encore j'ressasse. Les vieux chiffons. Les brouillons sales. Ouvrir la valve. Quelques secondes. Comme pour vider d'ses dernières gouttes, un ballon d'eau chaude pourri par la rouille. Mais j'ai la trouille, tu vois, qui m'prend à la gorge, comme ça, tout l'temps. Et jamais j'm'y attends. Et ça coupe tout. Mes envies d'attendre. Mes fleurs au lieu des cendres. Ça coupe tout. Tout au plus court. Les tiges des nouveaux nés du printemps. Les élans de tendresse. Et la rance patience. J'aim'rais bien tu vois. Tout voir en rose. Les baisers que tu poses. Comme une lumière qui s'éteint pas. Voir le futur le coeur ouvert. Sans les murs. Et les éclats de verre dans la paume. J'aim'rais bien, tu vois, ne pas r'fermer ma main quand ils sont là. Ne pas m'baiser l'moral pour un tesson. J'suis un peu con. T'avais raison. Pardon, j'devrais faire gaffe. À ce que j'dis. Puis à c'que j'suis.

Les culottes frisent. Au balcon des bourreaux espagnols. Le soleil brille. Et tu vacilles encore un peu. À travers les nuages salés, des mes premiers jours d'été.

dimanche 5 avril 2015

[ RENCONTRE ] ADELINE / L'AMOUR FOU - FOUS D'AMOUR


"Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant", disait Kundera dans Amour et hasard. Dans ce livre, sont également mentionnés "sexe", "désir", "sommeil", "territoire", "multiplicité des rapports" mais "amour unique". André Breton lui, voit en l'amour, la source, l'essence même de l'art, et son expression la plus profonde. "Je ne nie pas que l'amour ait maille à partir avec la vie. Je dis qu'ils doit vaincre et pour cela s'être élevé à une telle conscience poétique de lui-même que tout ce qu'il rencontre nécessairement d'hostile se fonde au foyer de sa propre gloire" écrit-il dans L'amour fou. Pour Malraux, ce sera la nécessité, l'expérience, et celui, invincible et indescriptible, d'une mère. 

Les amours sont multiples.


Nos amours sont MULTIPLEs. Intransigeants, parfois indécents, fragiles et solubles, vifs comme le vent, malingres comme la faim, carrés ou frappés, glacés ou tangibles, je n'ai assez de dix doigts pour mettre le doigt sur chacun d'entre eux. Ou faudra-t-il que je m'assoie à une table et me laisse porter là, à penser à l'un, puis à l'AUTRE, à pouffer et à rire, à pleurer et à dévisager le mur sur lesquels se reflèteront les vôtres. Il me faudra des heures. Des années. sans doute toute une vie, pour ne serait-ce que commencer à comprendre les miens. Alors dépiautons donc les vôtres. De temps à autres. 

J'ai donc décidé de piocher en vous. De creuser un peu. Du bout de l'index gauche. Gauche parce qu'il me faudra ici rester loin tout en étant là, à vous écouter vous épancher, parfois avec pudeur, souvent avec humour et finesse, et de temps en temps, avec volumes et gourmandises.

Pourquoi Adeline ? 

Parce que je suis toujours celle qui pose les questions.
Je me suis rencontrée plusieurs fois au cours de ma vie. Vingt-huit années, l'air de rien, c'est long. Long et laborieux parfois. Long et puissant souvent. Je me rappelle d'une fois en particulier. C'était janvier. Un début d'année comme un autre. C'était 2008. Et j'avais tout un tas de cascades devant et dedans les yeux. Je tombais dans un trou. Capable de me voir comme j'étais. Sans doute pour la première fois. Chaque chute ouvre la peau. Puis les fissures se comblent. Avec le temps. Mais le coeur n'oublie pas. Les coeurs n'oublient jamais. Puis novembre 2010, je me rencontre à nouveau. Deux amours de ma vie prennent le large. On en brûle un. Je brûle les photos de l'autre. Et je découvre l'existence de mon karma. Malingre et puérile, parfois. Soluble et terrible, souvent. Je le reverrai plus fréquemment, avec l'âge, et les mini rides qui m'ornent le front, un peu plus, chaque année. Je me suis rencontrée de nouveau il y a un an. Non pas au cours des 1680 heures passées au Vietnam. Mais au retour parisien. Dans la solitude. Et l'impossibilité de raconter. De partager à nouveau. 3615 ma vie. Je souris. Hâte de me revoir un jour. Qui sait. Peut-être demain. Ou dans quelques minutes.

ADELINE
/ 28 ANS - JOURNALISTE ET ÉQUILIBRISTE SUR MOTS /





L'AMOUR FOU, pour toi ça veut dire quoi ?

Il est difficile de répondre à cette question, car je crois l'avoir trop posée. Je me rends compte aujourd'hui de l'engagement que demande une réponse ici. De l'absence de pudeur que la question implique. Réfléchissons.

L'Amour Fou. Il est pour moi celui qui n'existe que dans les rêves. Quand on se couche. Que l'on ferme les yeux en pensant à ce que l'on aurait voulu dire. Voulu faire. Que l'on se laisse aller au sommeil, à la nuit, et que l'on prie, l'air de rien, pour trouver la force de changer les choses. Pour trouver la force de changer tout court, et d'accepter l'amour. Sa folie. Son intransigeance. Et sa force. Trouver la force de faire confiance. Malgré les embûches. Malgré les fissures que l'on sait pouvoir rouvrir, malgré les murs que l'on sait pouvoir casser. Et malgré soi, le pire, le plus redoutable ennemi, le soi.
L'Amour Fou, il est l'unique pour moi. La seule manière de vivre l'amour. Il est le coeur posé sur un plateau, suintant, mais vibrant. En dehors du corps. En dehors des pensées. Seul et impétueux, orné, protégé de quelques ondes électriques. Il est le corps battant malgré et contre tout. Il est la patience, et l'acceptation. La tolérance et le respect. Il est perfection tout plein de défauts. L'amour doit être fou, parce qu'il faut être complètement fou pour se jeter sur un câble en ferraille et jouer les équilibristes avec pour seule sécurité celle de s'éclater la gueule contre le sol en cas de perte d'équilibre..

Tu l'as vécu ?

Non. J'ai cru. Parfois. Pouvoir plonger dans ses eaux. Mais je plongeais seule. Et je nage (très) mal. Puis j'ai toujours peur de mettre ma tête sous l'eau. 

Des oeuvres ont bouleversé ta vision de l'amour ?


Sans aucun doute un livre. La Confession d'un Enfant du Siècle, de Musset. Il m'a amenée à apprendre à aimer et à haïr. Avec passion. Sans raison. Ce livre m'a sans doute appris à mal aimer, mais je ne regrette pas de l'avoir encore dans mon coeur. Puis un film, La Vie Rêvée des Anges, d'Érick Zonca. Pourquoi ? Ça c'est secret. Niveau musique, pas mal d'artistes ont changé ma vie à ce propos. Chacune de mes histoires d'amour est liée à un groupe, un album, une chanson. Il y a eu Talk Talk. Renée en particulier. Flock Of Seagulls. Une chanson d'Elvis, Always On My Mind. Puis Beach House. Wild Beasts. Une autre chanson, Crucify Your Mind, de Rodriguez. J'ai cru me briser le coeur plusieurs fois cet été là. Des trucs des années 80 que l'on ne nomme même plus. J'ai rompu sur un Goodbye My Lover une fois. J'en ris un peu maintenant. Mais toutes ces choses, cette musique à forte tendance dépressive, a définitivement modelé ma façon d'aimer, oui.




Et le sexe dans tout ça ? Tu le relies à l'amour ou pas forcément ?

Le sexe sans sentiments est un hobby. Le sexe avec sentiments, c'est la vie. 

Et le désir ?

Le désir, lui, il fait vivre. La seule et unique raison de se lever le matin.

Tu pourrais tomber amoureuse de.. toi-même ?

Ha ça non. Jamais de la vie. Enfin je ne crois pas. Je ne suis attirée que par mes "extrêmes contraires". Trop de points communs tuent le point commun. 

Bon et sinon tu fais quoi en ce moment ?

Je cherche de nouvelles piges Musique et Gastro. Je continue de faire manger des macarons et autres sucreries de luxe à de riches américains. Je commence à passer de la musique dans quelques bars et événements puis j'écris des textes à moitié surréalistes ici. Que je lis, parfois, devant des gens ? L'angoisse. Ha, puis je planche sur un livre que j'aurais du finir il y a deux ans et un autre que je viens d'entamer. Avec un peu de chance j'aurai fini tout ça avant mon.. quarantième anniversaire.