[ LES AMOURS PARTAGÉS ]

FUITE TACITE. CHUTE TRAGIQUE.

[ MUSIQUE ] PLAYLIST DE L'HIVER

BOUCLE BOUCLÉE POUR CHAUSSURES MAL LACÉES | REAL LIES / HELENA HAUFF / PAULA TEMPLE / WHOMADEWHO / D.A.F. / KINDNESS

[ TEXTE ] LES AMOURS PARTAGÉS

L'INSOLUBILITÉ À L'EAU

[ MUSIQUE ] LA PLAYLIST DE L'ÉTÉ PASSÉ

IN AETERNAM VALE / GRAND BLANC / GAY CAT PARK / JESSICA93 / MARIE MADELEINE | [colonne musicale pour vertèbres déplacées]

[ RENCONTRE ] Fou amoureux de.. CLÉMENT.

"Vous croyez qu'on réalise ses rêves ?"

lundi 30 mars 2015

[ ÉVÉNEMENT ] L'AMOUR FOU FAISAIT LA SAINTE (VALENTINE)

Le 14 février dernier, histoire de bien planter ce jour si (non) spécial qu'est la Saint-Valentin, l'Amour Fou se faisait un méchant plaisir de s'allier au collectif CURI pour lire quelques uns de ses textes les plus absurdes et apocalyptiques. Depuis, les photos ont été tirées. Puis on en a fait notre sauce. Un truc qui tirerait plus vers le curry vert un peu aigre. Pour nos papilles contractées, désavantagées, et (trop) exigeantes. Vous nous avez ratées. Pourtant, chattes, pénis et minauderies métalliques étaient bien là pour illuminer la noirceur valentine. MINCE. Alors quelques clichés signés CURI, pour profiter de trois minutes d'égocentrisme mal placé, capter deux trois pinces d'esprit malin sur l'ambiance et vous rattraper adroitement (au vol) sur la funambule affaire créative.







© crédit +CURI Collectif  / FFF

[ THE POP-UP ]

I am blank. Les angoisses en collier. Bijoux d'humeur prêts à tomber. Nuits blanches mal habillées. Peignées même si le jour bien avancé. Le rimel qui coule. Comme des maisons en fumée. Le feu jaillissant des fenêtres. Exutoire pas très sain, pour corvée d'esprit sans lendemain. Comme la colère que tu as vu naître. Au bout d'un fusil. Et d'un cran mal assuré. Alors de toutes tes mains abîmées. Tu as parsemé la journée. D'un masque ciré à blanc. Blanc sans le sang. Le sang quand tu mens. L'estomac qui tourne qui tourne qui tourne. Le chemin sombre que tu enfournes enfournes enfournes. I am blank.

samedi 21 mars 2015

[ TEXTE ] DU PERPÉTUEL NON INTÉRÊT DE CE QUI EST ACQUIS


Les oreilles bourdonnent. Dans le sens des aiguilles d'une montre. Le frigo ronronne. Et la montre sonne. Comme à chaque heure. Chaque jour. Pendant peut-être 30 secondes. Peut-être moins, en fait. Elle vient de s'arrêter. Et je n'sais pas bien si j'ai tant compté.
SI J'AI TANT COMPTÉ. À se triturer le cerveau. À se le retourner dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, pour le coup. Parce que compter dans le vide. Ça compterait autant que de ne pas compter dans les grandes lignes ?
SI J'AI TANT COMPTÉ. Les foutaises et les abréviations de coeur. J'éternue. Pollution satanée. J'éternue encore. Et je m'abrège le coeur. Histoire de me calmer l'horloge qui palpite. Là-bas, en haut, sur le mur. Et qui dit plus l'heure. Mais s'il pleuvra, là, sur ton p'tit coeur. Tic. Tac. Le bruit de l'amour. Et du jour. Qui s'attarde un peu sur toi. Puis sur toi. Sur toi aussi. 
Pousser des râles d'énervement. La collection maudite. Comme un mauvais rite. Histoire que rien n'fonctionne comme convenu. Histoire de n'pas trop se mettre un nu. On n'sais jamais. Sur un malentendu. J'aim'rais monter sur le toit. Et voir si je tombe bien. À pic. Comme sans aucun hic. Dans les quotidiens affamés des jeunes pousses que je côtoie. Je râle. Je sais qu'il faut que j'avale. Mais c'est plus fort que moi. J'ai plus la foi. J'me répète. Que c'est malin. La poudre de perlinpinpin. Puis je vomis. Quand plus personne ne regarde. Mais personne ne regarde jamais. Alors je vomis tout le jour. Transparentes fenêtres d'âme. Philosophies de comptoir qui foire. Y'en a marre. Du chocolat et des coeurs en forme de passoire. Des protections de tortues ninja. Des sceptres qui tranchent, un peu. Des jolis visages qui courent dans la rue. Puis de tout ceux que tu n'vois pas. À trop vomir dans la cuvette. 
SI J'AI TANT COMPTÉ. Je réfléchis. Au perpétuel non intérêt de ce qui est acquis. Dont j'use aussi parfois. Qui m'amuse, quand je le vois. Dans l'embrasure de la porte presque fermée. Ou presque ouverte. La bouteille de Volvic vacille. Je n'ai pas de chat, moi. Je crois que c'est mon imagination, qui encore une fois, me joue des tours. L'autre, bien posé dans l'entrejambe, qui me fait tourner en bourrique. Mimiques par milliers. C'est presque la demi-journée. Et je me sens demi-Journey.
SI J'AI TANT COMPTÉ. Je n'entends pas grand chose. Je crois que je suis sourde. Puis gourde, un peu. À me demander comment compter. Combien j'ai compté. Parce qu'on s'en fiche, du vent et des impressions par milliers. Sur les jours parfois doux, parfois amers, dont on se rappelle. Ce dont on n'se fiche. Ce sont des grandes marées. Celles qui percutent. Les sens. Puis les corps, si on est là. Se laisser emporter par la mer. Sans un bras pour nous rattraper. Sans une main pour, une dernière fois, nous aimer. Puis sentir le sel, et la terre qui s'éloigne. Pétrir l'inconnu, du corps qui s'abîme. À mesure que les vagues submergent. Et que les abîmes s'approchent. Recevoir les reproches. Une dernière fois. Les lancer à la volée. Aussi. Et s'engouffrer tête la première. Dans l'eau tourbillonnante. Minauder dans les rêves. Puis se lover dans l'oubli. La trêve. La sève même de l'existence.
SI J'AI TANT COMPTÉ. Je mâche mon chewing-gum sans courtoisie. Mon porte-manteaux a lâché hier. Une pile de manteaux brillants et vestes en tweed de pépé, s'entassent sur mon canapé couleur de vos vins. Je pourrais le ré-installer. Mais je trouve vain, l'effort qui anéantira peut-être ma journée. Le reste de ce qu'il reste à frémir. Ça pourrait être pire. Il me faut recettes et mets coquets. Parce que les repas dominicaux ont bon dos. Froid dans l'dos. Au fond. Les marchés à ne pas manquer. Et les semaines qui se referont suite sans jamais demander. Je suis sourde. Peut-être gourde. Et je me laisse aller quelques minutes. À tenter de percevoir les cris du gamin d'à côté. Rien. Je n'suis peut-être pas là. Au fond. Puis le ciel est gris. Peut-être que tout est fini.



jeudi 12 mars 2015

[ TEXTE ] RÉTRO-FUTUR DU SENTIMENT | LETTRE DE RUPTURE À PAIEMENT COMPTANT

© Stéphanie Schneider.
Chère toi, 

J'ai pas envie. Pas envie qu'tu m'aimes. Pas envie qu'tu m'souries. Qu'tu m'dises que la vie, tes nuits, le matin, tout ça, c'est tout pour moi. C'est trop pour moi. J'ai plus la foi. Tu vois. J'ai pas envie. Tu sais. Pas envie d'savoir que tout peut rouler. Comme sur des roulettes. Innocemment. Insensé. Roulette russe à la r'traite. J'ai pas envie de t'voir tout bas. Pleurer contre moi. Envie qu'tu m'aimes pas. Qu'à mes pieds tu t'rabaisses pas. J'te veux pas, tu le sais, sous mon talon qui s'écrase. Sous mon vide qu'tu paraphrases. Sous mes jupes, et mes murs que tu rases. 

J'ai envie. Tu vois. De l'impossible. Envie qu'tu m'pousses contre un mur. Que tout soit dur. Ton coeur. Et puis l'futur. Envie qu'tu m'maltraites. Envie qu'tu sois ma cure. Mon pansement sympa. Puis qu'tu m'oublies, pour trois fois rien. Puis qu'tu m'fasses mal, plutôt qu'du bien. Ne m'aime pas, non, arrête. STOP. Assurée, la défaite. Parce que j'suis pas faite, tu vois. Pour les envies à deux. Et les assurances qu'on paie comptant. Pas envie, tu vois. Des nuits qu'tu m'offres d'un air heureux. Pas faite pour qu'tu saches. Ni même pour qu'tu croies savoir. Que c'est moi, et personne d'autre. Que c'est moi et pas une autre. J'préfère te dire, que c'est ma faute. Tu vois. Les contrats sont salaces. J'préfère prév'nir. Que la machine est cassée. Qu'les jours d'après sont mal vissés. J'préfère savoir qu'tu riras, aussi. En lisant mes mots bêchés. Puis qu'tu t'diras, au fond, que j'suis vraiment vraiment perchée. 

J'suis déjà loin, tu l'vois, non ? Partie depuis longtemps. Pourrie même bien avant. Qu'tu débarques la fleur aux dents. Qu'tu veuilles de moi, pour le printemps. 

Parce que j't'ai pas aimée. Et que j'ai honte, un peu, de m'sentir effacée. De la surface. Et de moi-même. J'aim'rais bien jouer, à pile ou face. Ne pas r'gretter de n'pas t'aimer. J'regrette pourtant. De m'sentir partir. Comme ça, pour trois fois rien. Effacée d'la carte. Gommée à jamais. Parce que les 'toujours' en travers. Et la gorge pleine de nerfs. Tu vois, pour trois fois rien. Toujours les mêmes envies de rien. L'amour est chien. J'essaie d'pleurer. Même ça, j'y arrive pas.

J'voudrais qu'tu m'serres. Sans tendresse. Parce que ça presse, tu sais. Et que j'meurs un peu. Quand tu m'aimes trop. J'voudrais qu'tu prennes au cou. Puis qu'tu t'agrippes. Que tu t'agrippes. Et qu'tu lâches rien. Qu'tu laisses ton poids baiser mes maux. Que tu m'laisses moi, rayer la nuit. D'un trait bleu roi. D'un verre bien mal servi. J'voudrais qu'tu m'fuies, aussi. Qu'tu saches toute ma colère. Qu'tu saches que tu me perds. À m'serrer trop doux. À m'baiser trop mou. J'voudrais juste qu'tu saches quoi faire.

J'ai plus la foi, tu vois. De te dire que j'ai plus mal. De plus savoir l'air que j'avale. Et de plus r'ssentir les balles. Quand tu m'engueules. Et qu'tu t'sens seule. J'voudrais qu'tu cries. Un peu. Enfin très fort. J'voudrais qu't'ailles chercher. Dans tes tripes encore bleutées. La force de m'éviter. 

La pluie m'tombe plus dans la nuque, tu vois. Je sens plus rien, tu vois. Ni le feu. Ni la glace. Ni ton reflet dans la glace. Ton ombre dans l'miroir. Quand on s'endort, et qu'il fait noir. J'te sens même plus, quand tu te couches. Que tu m'parcours de baisers froids. Je frisonne plus. Quand tu m'enlaces. Et qu'on danse non sans effroi. Sans l'obscurité qui étouffe. Même quand tu ris, je sais plus bien. Je sais juste que j'sais plus rien. 

Ne m'en veux pas. Je te vois plus. Je te sens plus. Je voudrais disparaître, et toi avec. Je suis un monstre. Ha oui. Tu crois ? Juste. Juste, j'veux plus qu'tu m'reluques. J'voudrais qu'tu m'voies. Que tu m'rencontres. Encore une fois. Qu'on s'connaisse pas. Puis qu'tu m'défonces. La tête et l'estomac. La main toute pleine de ronces. Au lieu d'm'embrasser et d'me promettre. À l'arrachée, des projets trop liquoreux. Barre toi donc, avec ton air heureux. Et tes croyances toutes pleines de noeuds. J'voudrais qu'tu saches que j'suis pas bonne. Que tu m'arraches le coeur. Si j'en ai un. Que tu m'frappes un peu, avec vigueur. Là, sur la joue, quand j'fais la moue. Que je me moque. Que j'te provoque. J'préfère qu'tu saches. Que c'est ma faute, pas celle d'une autre. Tant que j'le peux. J'voudrais qu'on sonne le glas. Aussi. Parce que t'as pas l'air de comprendre. Parce que j'suis lasse, de t'expliquer, que j'suis plus là. Que tu me parles, mais qu'j'entends pas. Que j'suis pas faite pour toi. Ni pour tout ça. J'suis faite tout court. Pas pour l'amour. Enfin l'brutal. Celui qu'est court. Et les vents sourds. Oui, les vents sourds.

Diane.

lundi 9 mars 2015

[ MUSIQUE ] RETRO-FUTUR DU SENTIMENT #paris | SOME MINOR NOISE / CHELSEA WOLFE / THE SOFT MOON / VOTIIV / LA FÉLINE |

© Sonya Kydeeva.
Paris, tu raisonnes comme une mauvaise blague. Sur les enceintes presque éteintes des trottoirs qu'on arpente. À nous faire collectionner des histoires un peu vagues. À mettre ton doigt dans la fente. Un peu trop souvent. Un peu trop souvent à nos dépends. Petit chenapan. Les histoires un peu vagues. Juste le temps d'ouvrir et d'fermer l'oeil. De lire à peine, de r'fermer l'écueil. Pas l'temps d'mourir comme un martyre. Plus l'temps d'périr dans un écho. Parce que tout est faux. Dans tes rues qui sentent la pisse. Les amours sans coeur, qui s'enchaînent sans chaleur. Les fronts que tu plisses, à détruire nos candeurs. Puis, les larmes sans peur, que tu coupes au couteau. Pourquoi donc faire face. Le sexe est là, en bon rapace. Pour faire mine de rassembler ce qu'on efface. De réparer tout ce qui casse. Il paraît qu'c'est beau. De s'aimer de quelques mots. Moi j'aime bien ça. Enfin, je sais plus bien. Si j'aime. Si j't'aime plus bien. Trois p'tites minutes pour oublier. Le temps d'une chanson. Le temps à faire passer. Le temps de faire passer, le gris et la sal'té. De ta machine encrassée. De tes coeurs séchés. De tes chimères, de tes étoiles rafistolées. Paris, blasée, blasée.

Paris, tu sonnes faux. Paris, t'as tout faux. Au début. Puis à la fin. La fin, surtout. Quand on se cherche les poux. Quand le matin, tu m'ôtes la faim. De chair, de fraîcheur et de corps amants, de coeur jeunes et d'"encores" vibrants. Les rues se montent à la chaîne, se descendent avec peine. Les bouches s'agrippent légères, se détachent lourdes comme la mort. J'pensais qu't'étais fort, tu vois. J'pensais qu'j'avais tort, tu vois. De t'cracher dans la gueule. Mes barres en fer. Métal à faire plier. Bétail à faire crier. Paris j'ai vu l'futur, et y'avait plus d'place pour nous. Paris on est nus. À t'branler le coeur tremblant. Paris, j'perds le fil. Quand la route défile. Ça va trop vite. Ça va trop fort. On perd le Nord, et toi tu ris, en bon cador. Paris j'vomis.

Paris, tu sonnes faux. À tout couper, coke et point levés, pénis tendus et chattes avalées. Il crie fort, l'enfant du Nord. Il crie fort parce qu'il a tort. Peine perdue, hurle à la mort. Corps pendu, file vers l'aurore. Enfant perdu. Pieds et poings nus. Coeur baisé, sur le sol traînant. Peau et veines arrachées. Il file droit, regard baissé. Titube à peine, rêve de grands espaces. Pas d'histoires salaces. Non, plus d'histoire salaces. Mots et peines arrachées. Petit bout par petit bout. Tu devenais fou. À m'regarder compter les fissures. Petit bout par petit bout. Tirer sur la corde. Compter sans s'arrêter. Tant qu'il y'a encore du mou. Dans la corde à noeuds des fêtards haineux. Puis, ne plus rien compter. Et ne plus compter tout court. Paris, tous les soirs, tu fais feu. Filet de sang sur la chaussée, c'était donné. À chausser nos rêves de poudre à canons. Ainsi fon fon fon. Nos marionnettes en chiffon. Haillon luxure. Au fur et à mesure. À l'intérieur tu meurs encore. En larmes, jamais, tu fonds. Froid comme le givre. Paris t'es rond. Paris t'es con.

Paris, j'vomis dans ma bouche. Parce que j'ai pas appris, à t'gérer sous toutes tes couches. Parce que j'ai pas compris, pourquoi t'étais aussi farouche. Pourquoi tu prenais la mouche. De m'voir me mettre la tête dans l'foin. Partir en courant, après avoir mendié. Me taire comme un enfant, après avoir fauté. Me mettre la tête dans le foin. Toujours trop loin. Mais jamais bien loin. De ce qui pique. De ce qui grince. Mince. Paris, si tu savais. J'avais mes pics, avant. Parfois deux trois "hics", pendant. J'claquais mes centimes, le neuf flambant. Dans les ch'veux des filles. Pour qu'elles sourcillent. Et m'laissent claquer les portes. Un peu trop vite. Toujours trop vite. Jamais bien loin. Des peaux arrachées. Des mots avalés. Mais Paris tu sais. Y'a tout qui s'réveille. Dans les corps défoncés. Y'a tout qui r'vient, un jour, aux esprits animés. Paris, tu sais. Quand la nuit t'emporte. T'as l'no-limit à fleur de fusil. Tu prends l'amour pour rite. Quitte à c'qu'on te quitte. Toujours pour rien. Jamais bien loin. De c'qui abîme. De c'qui décime. Ta tête dans l'rétro. Tu sais Paris, quand tu t'enfonces dans la nuit. T'en fais toujours un peu trop. La rose aux dents. La bouche en sang.