jeudi 22 janvier 2015

[ MUSIQUE ] LABRADOR DES TEMPS MODERNES | SILENT SERVANT / LENA WILLIKENS / VISONIA / MODEL 500 / BLACK ATLASS / UNDERGROUND RESISTANCE |


© Viviane Sassen
Mauvais Saint-Bernard. Patte trop courte. Échalote à demi. Mondaine pour un sou. On croit que je suis fou. Mauvais garde-fou. Mais c'est que tous ces poux, que l'on m'a collé au cou. N'en font qu'à leur tête. À chanter à tue-tête. Des mélodies sans fête. Des hérésies sans saveur. Et c'est aussi, que j'ai peur. Que l'eau ne monte. Que l'eau nous monte. Aux épaules puis au cou. À la bouche, je fais mouche. BIM. Sans un mot. Le geste vif. Mais, la patte un peu courte. Lancée comme dans un film. Je rattrape son col. Poisson pêché de nuit. L'eau douce et sa peau rousse. Mes lunettes en branle. J'avais pas peur du jour, avant. Mais ça, c'était avant.

Mauvais Saint-Bernard. Pacotille des sam'dis soirs. La patte un peu courte. Et la langue qui frétille d'un rien. À croire qu'il fait le bien. Ne lui reste plus rien. Que les os en friche. Les chairs dont on s'fiche. Rien de bien. Rien qui n'vient. D'ailleurs, que des restes et du vide. Les échos dans son dos. On l'insulte, on se moque. Mieux vaut être phoque. POC. Ça pique les yeux. La patte toujours trop courte. Labrador à la mords-moi-l'-noeud. Qu'a-t-il fait au Bon Dieu ? Le con. 

Pas de sens à ce qui se suit. L'ordre est un échec. Tout ce qui est clair s'affirme. Tout ce qui éclaire me ferme. Tout ce que vos Dieux me ferment m'est clair. Et les menthes à l'eau. Qui mentent à la dérive. Pas de sens à ce qui se suit. L'ordre est un échec. Le chaos comme un poison. Poisson d'eau-vive sur sol en pente. Pas d'urgence, ni de mots volés, dans la tourmente.

Labrador des temps modernes. L'alcool fripon. L'air songeur. Cigarette au bec comme au western. Santiags poussière. À respirer la merde. L'odeur de la sueur. La pisse qui colle au sol. Et les désillusions par milliers. Pulsions de sexe. Personne à sauver. Et tout l'monde à la fois. Ma main sur ta poitrine. Les battements assassins. L'oreille sourde du magicien. Personne à embrasser. Et toutes les bouches, pour une fois. Sur les lèvres qui s'ouvrent et se ferment. Les mêmes. Les liens qui se fixent. Les riens. Qui n'existent. Funambules de l'heure maudite. Les murs. Qui s'excitent. Et les briques qui tombent. La musique en trombe. À mesure que les crânes cognent la paroi. Il paraît qu't'étais Roi. Et qu'ton royaume sentait la Chine. Puis sans un pou collé au cou. L'envie qui sombre. Sans foie ni loi. L'alcool imbibé. Les pores et la poisse. Les porcs et la masse. Tout se froisse. Tout plie. Se déplie. Sous le poids de ce qui n'mène à rien. 

Pas de liaison pour les croque-morts. Mauvais Saint-Bernard. Labrador des temps modernes. Et l'Océan qui là-bas encore, rugit à s'en éclater la gueule.

côté musique, 21 tracks qui délient les noeuds et fondent le coeur, 21 minuscules frappements de poitrine, puis 21 raisons de délier les sexes, aussi ]

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