[ LES AMOURS PARTAGÉS ]

FUITE TACITE. CHUTE TRAGIQUE.

[ MUSIQUE ] PLAYLIST DE L'HIVER

BOUCLE BOUCLÉE POUR CHAUSSURES MAL LACÉES | REAL LIES / HELENA HAUFF / PAULA TEMPLE / WHOMADEWHO / D.A.F. / KINDNESS

[ TEXTE ] LES AMOURS PARTAGÉS

L'INSOLUBILITÉ À L'EAU

[ MUSIQUE ] LA PLAYLIST DE L'ÉTÉ PASSÉ

IN AETERNAM VALE / GRAND BLANC / GAY CAT PARK / JESSICA93 / MARIE MADELEINE | [colonne musicale pour vertèbres déplacées]

[ RENCONTRE ] Fou amoureux de.. CLÉMENT.

"Vous croyez qu'on réalise ses rêves ?"

mercredi 28 janvier 2015

[ FLASH-BACK ] SOUVENIR INOPPORTUN : V.I.E.T.N.A.M. 1. / JANVIER - FÉVRIER 2014 | LE CUL MARRON DES VACHES À MOTO |

Ha Bon Dieu. Il y a un an jour pour jour. Le Vietnam. Et les sentiments contrastés. Les errances de bord de mer. Les virées à moto. Et mon "driver" qui m'offrait un ca phe sua da (café glacé). Chantant à tue-tête mon prénom qui le faisait mourir de rire, sur les routes poussiéreuses. Le paradis. Et les lumières obscures et criblées des immondices heureux de la terre. Alors je me rappelle, ce texte, et le cul des grosses vaches que j'apercevais dans les rêves de jour.




On sait jamais trop bien pourquoi on part. Certains disent, par contre, que l'on sait toujours pourquoi on revient. Que c'est lorsque l'on est loin. Qu'on réalise. Qu'on se rend compte. Qu'on reconnaît la mesure. À l'usure du temps qui passe. Au fur et à mesure que le manque s'installe. On devient pâle. D'un coup. À ce moment précis où l'équilibre se perd. Où la tête se tourne. Où les veines clignotent. Et la peau se tremble. On devient pâle. D'un coup. À ce moment précis où des vaches à moto te tournent le dos. Et te crient en passant. Que loin tu es. Loin tu resteras. On devient pâle. Blême. On râle. Un peu. On rage. Beaucoup. Par impression de ne pas être si loin. Par envie de ne plus être là-bas. Et pourtant de vouloir serrer les bras. Voir les visages. Toucher les peaux. Pouvoir prononcer quelques mots. Sans que les réseaux lâchent. Sans que les Internets ne se fâchent. On blêmit. Pendant quelques secondes. Parfois quelques minutes. Puis on sourit. D'un coup. Parce qu'il est bon. Parfois. De perdre le contrôle. De se laisser balancer d'un bus à l'autre. Sans un sourire. Sans un au-revoir ni une main sur les fesses. Ses doigts qui s'enfoncent dans ton bras. Sa moustache d'adolescent qui lui donne des airs de gros dur. Sa nervosité. Palpitante. Un peu flippante. Qui vient se heurter en plein dans tes envies de bonne humeur. Ni bonne ni mauvaise humeur ici. Des choses qui se font vite. Trop vite. Et d'autres qui se font parfois tellement lentement qu'on les croirait à reculons. Comme si elles n'existaient pas. Ni bonne ni mauvaise humeur ici. Des sourires imperceptibles. Apprendre à lire sur le front des bonhommes, dans les mains des bonnes femmes, sur le cul des vaches à moto. On devient pâle ici. Schizophrène. Passer de la violence à la sérénité. En un doigt posé sur la table. En un mot abattu sur ta poitrine. En une main tendue par-delà les mots qui ne veulent rien dire. Oui. On devient pâle ici. Parce que les glaces au riz. Parce que les nouilles sautées au poulet. Parce que les soupes. Et le coriandre frais qui fait tourner la tête. Puis parce que les motos. Les milliers de motos. Les vaches qui flirtent avec le vide. Le riz qui ne pousse pas encore. Les regards insistants. Les joues roses des enfants. Qui tournent. Tournent autour de toi. Avant un éternel et furtif "hello !". Les enfants qui partent en courant. Le rire facile. La naïveté jolie. Le soleil du Vietnam. Et les riches dans leurs voitures. Je crois l'apercevoir parfois. Mais c'est qu'ils se ressemblent tous. Et que je ne suis qu'une grosse conne raciste. Oui. On devient pâle ici. Et non. On sait pas trop bien pourquoi on y est. On sait pas trop non plus pourquoi on en partira. Ce que l'on sait, c'est qu'effectivement, on ne sait plus grand chose. Ici. Et que désapprendre ce que l'on est, c'est pâlir un peu trop fort. C'est la violence du réveil d'un nouveau-né. Derrière le cul marron des vaches à moto. Le réveil des nouveaux-nés. Derrière le cul marron des grosses vaches à moto. Un jour je dirai à mes gosses "tu sais, j'ai fait le Vietnam" ; et évidemment, parce que je suis moi, et pas les autres, il me faudra rajouter "mais tu sais, j'ai jamais trop su de quel côté j'étais vraiment". 

jeudi 22 janvier 2015

[ MUSIQUE ] LABRADOR DES TEMPS MODERNES | SILENT SERVANT / LENA WILLIKENS / VISONIA / MODEL 500 / BLACK ATLASS / UNDERGROUND RESISTANCE |


© Viviane Sassen
Mauvais Saint-Bernard. Patte trop courte. Échalote à demi. Mondaine pour un sou. On croit que je suis fou. Mauvais garde-fou. Mais c'est que tous ces poux, que l'on m'a collé au cou. N'en font qu'à leur tête. À chanter à tue-tête. Des mélodies sans fête. Des hérésies sans saveur. Et c'est aussi, que j'ai peur. Que l'eau ne monte. Que l'eau nous monte. Aux épaules puis au cou. À la bouche, je fais mouche. BIM. Sans un mot. Le geste vif. Mais, la patte un peu courte. Lancée comme dans un film. Je rattrape son col. Poisson pêché de nuit. L'eau douce et sa peau rousse. Mes lunettes en branle. J'avais pas peur du jour, avant. Mais ça, c'était avant.

Mauvais Saint-Bernard. Pacotille des sam'dis soirs. La patte un peu courte. Et la langue qui frétille d'un rien. À croire qu'il fait le bien. Ne lui reste plus rien. Que les os en friche. Les chairs dont on s'fiche. Rien de bien. Rien qui n'vient. D'ailleurs, que des restes et du vide. Les échos dans son dos. On l'insulte, on se moque. Mieux vaut être phoque. POC. Ça pique les yeux. La patte toujours trop courte. Labrador à la mords-moi-l'-noeud. Qu'a-t-il fait au Bon Dieu ? Le con. 

Pas de sens à ce qui se suit. L'ordre est un échec. Tout ce qui est clair s'affirme. Tout ce qui éclaire me ferme. Tout ce que vos Dieux me ferment m'est clair. Et les menthes à l'eau. Qui mentent à la dérive. Pas de sens à ce qui se suit. L'ordre est un échec. Le chaos comme un poison. Poisson d'eau-vive sur sol en pente. Pas d'urgence, ni de mots volés, dans la tourmente.

Labrador des temps modernes. L'alcool fripon. L'air songeur. Cigarette au bec comme au western. Santiags poussière. À respirer la merde. L'odeur de la sueur. La pisse qui colle au sol. Et les désillusions par milliers. Pulsions de sexe. Personne à sauver. Et tout l'monde à la fois. Ma main sur ta poitrine. Les battements assassins. L'oreille sourde du magicien. Personne à embrasser. Et toutes les bouches, pour une fois. Sur les lèvres qui s'ouvrent et se ferment. Les mêmes. Les liens qui se fixent. Les riens. Qui n'existent. Funambules de l'heure maudite. Les murs. Qui s'excitent. Et les briques qui tombent. La musique en trombe. À mesure que les crânes cognent la paroi. Il paraît qu't'étais Roi. Et qu'ton royaume sentait la Chine. Puis sans un pou collé au cou. L'envie qui sombre. Sans foie ni loi. L'alcool imbibé. Les pores et la poisse. Les porcs et la masse. Tout se froisse. Tout plie. Se déplie. Sous le poids de ce qui n'mène à rien. 

Pas de liaison pour les croque-morts. Mauvais Saint-Bernard. Labrador des temps modernes. Et l'Océan qui là-bas encore, rugit à s'en éclater la gueule.

côté musique, 21 tracks qui délient les noeuds et fondent le coeur, 21 minuscules frappements de poitrine, puis 21 raisons de délier les sexes, aussi ]

mardi 20 janvier 2015

[ TEXTE ] LES AMOURS PARTAGÉS | après le sexe

Après le sexe. Ils sont partis. Les copains. Les copains de la France. Dans la nuit. Pas sans un mot. Les amants de la France. Et de son ingénieuse connerie, tendance tendancieuse à se ficher de tout. Après le sexe, les copains sont tombés. BIM. Sans un bruit. Paraît-il. Et j'essaie parfois de percevoir le bruit des corps. Parmi les chaises éventrées. Tomber sur les sols qui s'abreuvaient. Tomber dans l'oubli qui les hantait. Après le sexe il ne reste rien. Rien de juste. Rien de bien. L'orgie des balles dans le mur comme un amour mort. Les crevasses flippantes insidieusement inscrites à la cendre. Les jeux de masse errante prédites à la planque. BIM. Le sexe noué et la frustration brandis comme des armes. Pas de larmes pour les innocents. Mais nos travers en sang. L'orgie a mangé des ailes de mésange. Vorace menteuse. Futile pacotille. Agile lépreuse et franc-tireur du dimanche. J'ai la gerbe qui m'attrape la jambe. Tous les matins. Toutes les polices. J'ai le flou en porte-a-faux. J'trouve ça malin. Presser le moult dans un étaux. Après le sexe, il ne restait rien, alors j'ai tenté de savoir le bruit des corps.