lundi 17 novembre 2014

[ MUSIQUE ] BOUCLE BOUCLÉE POUR CHAUSSURES MAL LACÉES | REAL LIES / HELENA HAUFF / PAULA TEMPLE / WHOMADEWHO / D.A.F. / KINDNESS | [octobre-novembre 2014]

© HYPGNOSIS

Il ne fait ni froid ni chaud. Les jours se suivent. Les boucles se ferment. Les chaussures se défont. Et moi, les pieds gelés, je gigote sur ma chaise d'ordinateur. Il pleut sur la verrière. Je regarde en arrière. Un panneau gris. Des lettres rouges. Je crois, que je fonds. Merde. Et le téléphone qui vibre. Le téléphone qui vibre encore.

Il y a un an, novembre était presque drôle. Mais les boucles se bouclent, et les chaussures se lacent.

Dernier rituel. Je tape au clavier. Les mots de la fin. "L'angois-sage."

Puis. C'est quoi la suite ? Des questions qui déboulent par milliers. J'ai la Baba-frénésie. L'excitation mitigée. Des questions. Des QUESTIONS. DES QUESTIONS COMME DES MARTEAUX. Dans ton cerveau et ta machine trop mal vissée. Pauvre humanité. Faillible et pourtant inflexible. Les questions, ça fait peur. Donc. Surtout quand le clavier tremble et que rien ne vient. Que les doigts s'échappent. Que les mains trébuchent entre tes poches et la peau de l'autre. Ni inspiration ni envie. Bon, c'est fini. Le vide comme un trou béant. J'ai déjà écrit ça, un jour. Mais c'était par amour. 

Les questions sans réponse. Parfois ça excite. La peur qui se mêle à la nouveauté. La passion de ce qui est encore frais. L'inconnu, le corps nu, bla bla, l'être lambda qui danse sous ta douche. Dansait. Qui fait mouche. Faisait. Chante sans entendre. Chantait. L'eau qui coule. PULL. Tirer en l'air. Puis sans vraiment voir. Que c'est ton coeur qui fait tout ce bruit. Tu tires quand même. Sur l'innocent. L'innocente innocente. À faire semblant, le rire violent, la crispation stridente. Tu t'oublies, là-derrière. Le temps passe. L'excitation trépasse. Vingt-huit hivers. Presque autant d'étés. Et le printemps qui se pend. Les jours sans. On meurt un peu, aussi. Il fait froid. Les radiateurs rament un peu. On meurt un peu, surtout. Parce qu'il pleut trop fort sur la verrière. 

Les jours se suivent. Se ressemblant à peine. Les boucles bouclant l'histoire. La GRANDE histoire. Les fameuses phases qui agacent. Qui durent. Enfilant grimaces sur grimaces, fronts menaçants sur fronts menaçants. Les mains imberbes qui se posent sur les jours maudits de nos nuits blanches fatigues. Les faux poètes se multiplient. Pullulent. Avalant pilules sur pilules. Sans jamais même broncher. Et alors que les blondes se font troncher. Toi tu tranches sans même regarder. Jeter un oeil. Sur le derrière du masque. Puis. Les brunes badinent. Facile. Piercings à la main. Chevelure de feu. Le front menaçant. Mine d'un rien. Les atours d'un coeur brisé. Déjà. Le sourire ravageur. Une bottine de vainqueur. Abattue sur le torse d'une blondeur disparaissante. Le feu qui s'éteint. Le coeur et la peau plissée. Obscurité, minauderies, torpeur. Au mieux. L'air penseur. Des jours sans. 

Combats de coqs et poules sur toits brûlants. Ça miaule dans la basse-cour. Mais personne ne fait la cour. Ou pas vraiment tout du moins. Plus moins que trop. On a perdu les mots. L'envie. On en perd ses nuits, aussi. À chercher la lumière là où elle n'est pas. Des BONSOIRS à la volée. Les baisés piqués par-ci par-là. SALOPE qu'on dit. Merde. C'est faux, tu sais.

Les jours s'enfilent sans se ressembler. Les mecs aussi. Plus vite, plus fort, plus dur. Les nuits filent. Pourtant, les mêmes colères. Les mêmes bouts de scotch accrochés à nos figures. La recherche du sentiment pur. Les amours. Les fusions. PASSION. Les idioties. À profusion. Les mêmes envies d'envoyer chier. Les mêmes sentiments contradictoires. Et les trajectoires qui se délient. Les langues qui font semblant. Les poings crispés, un peu, sur la télécommande de ton écran qui défile. PLAY / PAUSE / STOP / RETOUR EN ARRIÈRE / SAUT EN AVANT. Aller trop vite. Les conneries par milliers. À vomir dans le sentier. Puis le mec qui t'regarde de travers. Regarder en arrière. L'ultime bêtise. Et la risée. La risée d'un seul et unique coup de raquette. Dans ta gueule la machette. Un été tout plein des mêmes pulsions. Puis en face de toi. Ou dans ton dos. Les mêmes suicides sociaux. Les mêmes inhabilités à la fraîcheur. Les mêmes fuites. Rictus en berne. Les baisers sans suite. Les baises sans sel. Les regards jaunis. Les photos disparues. Les foies déjà ronds. Puis l'idée du lendemain, qui disparaît pour de bon.

Alors. On badine encore un peu. On se prend pour des artistes. Avec nos couleurs et nos désillusions masquées. Sur le dancefloor on se finit, tant qu'on est morts. On fait mine. Les sourires. Les risettes martyres. Et rictus par milliers. Encore les mêmes. Et le bonsoir acerbe. La nuit qui ment. Courbe l'échine. Rue de la Chine. La peau caressée. Juste en secret. Vomir par derrière. Se taire. Courir. Au mieux. L'air penseur. Des jours sans.

Bon. Et frapper un bon coup dans le mur. Casser la main. Faire peur. Devant les sourires lisses. Tant pis. Les rictus affamés. Derrière le masque. Mine de rien. L'air de rien. Et l'odeur de la mer. Les têtes qui se tournent. La même disparition. Toujours. Et l'Océan qui rugit.

[ niveau musique, 40 tracks entre flash-backs et découvertes, coups de coeur et coups de poings, hallucinations, utopies sonores et maladresses bruitistes ]

8 commentaires :

  1. Partir en courant je dirais même ! <3.

    RépondreSupprimer
  2. La fuite, ce remède à l'amour.

    RépondreSupprimer
  3. Tu sais monsieur "l'Anonyme", c'est typiquement années 2000 tout ça.
    La fuite est le nouvel AMOUR FOU.

    RépondreSupprimer
  4. Voilà qui est triste. Si celui qui aime, fuit.
    Fuir, abandonner. Il y a un certain confort, c'est facile, presque trop.
    C'est aussi se mettre en état d'impuissance. Par rapport à soi et par rapport aux autres.
    Tandis que l'amour fou nous remplit, la fuite nous vide.

    RépondreSupprimer
  5. Non, justement, fuir c'est être puissant. C'est rester en contrôle. C'est avoir le choix. Rester, c'est être courageux, mais là, se mettre en état d'impuissance et de fragilité.

    RépondreSupprimer
  6. "La fuite est le nouvel amour fou.", as-tu écris.
    Où se trouve la folie si fuir "c'est rester en contrôle" ?

    RépondreSupprimer
  7. C'est la folie de nos années. Une folie superficielle. Discrète. Sans saveur. La vraie folie, celle qui est douce et excitante, a disparu.

    RépondreSupprimer