[ LES AMOURS PARTAGÉS ]

FUITE TACITE. CHUTE TRAGIQUE.

[ MUSIQUE ] PLAYLIST DE L'HIVER

BOUCLE BOUCLÉE POUR CHAUSSURES MAL LACÉES | REAL LIES / HELENA HAUFF / PAULA TEMPLE / WHOMADEWHO / D.A.F. / KINDNESS

[ TEXTE ] LES AMOURS PARTAGÉS

L'INSOLUBILITÉ À L'EAU

[ MUSIQUE ] LA PLAYLIST DE L'ÉTÉ PASSÉ

IN AETERNAM VALE / GRAND BLANC / GAY CAT PARK / JESSICA93 / MARIE MADELEINE | [colonne musicale pour vertèbres déplacées]

[ RENCONTRE ] Fou amoureux de.. CLÉMENT.

"Vous croyez qu'on réalise ses rêves ?"

dimanche 21 décembre 2014

[ TEXTE ] RÉTRO-FUTUR DU SENTIMENT | sueur et pisse au bout de la nuit

Impressions de rien. Erreurs par milliers. Visions nocturnes. Et nuit blanche à la volée. Minauderies de quartiers. Textes malingres. Tremblements compulsifs. Attachements convulsifs. Pirouettes graphiques. Clichés de génie. Imagerie collective. À disséquer les yeux fermés.
© Sara Imloul / Polka Galerie
// L'alcool. Les garçons. Les filles. Les bras qui s'agitent. Les sexes qui s'habitent. Fuites par milliers. Sortie de secours oubliée. J'aurais du appeler Hervé. Parce qu'avec Hervé.., parce qu'Hervé a les yeux de l'hiver. Et le manteau de la colère. Juste et froid. À l'intérieur, l'été. Dans ses bras, la lumière. Je tombe. Prends-moi une bière // L'alcool. Et les baises par centaines. Les corps qui s'échangent. Irritables et doux. Se donnent le change. Le ton, parfois. Profond, souvent. Ils l'aiment profond. Tu sais. Sentimental des bas fonds. Je flirte à souhaits. Je raille le minable. J'émotionne comme je peux. Cantatrice de bas étage. Qui minaude au fond d'sa cage. Et la rage comme un couteau. Dans ton ventre, écailles à l'air. Dehors, ça caille. Et les larmes baisers de soie. Moi ? Je n'sais pas. Mais je pense à Hervé. Et à ses grands bras qui réchauffent. À la mort qui fauche. Puis à mes amours un peu gauches. Au coeur qui tremble comme un connard, là, quelque part derrière l'comptoir. L'alcool. Les filles. Les garçons un peu faciles. Les échanges de flux. Les fluides glaciaux. Fuites faciles. Sentimentalité en porte-à-faux // Faux. La continuité. D'un échangé tué dans l'oeuf. Puis abattu par le temps. Écouter le vent. Ne rien entendre. D'autre, que le coeur qui tremble comme un connard. Tendre la main. Sentir l'eau et l'Océan. Tourner la tête puis voir la côte. De l'autre côté. De l'autre côté c'est peut-être l'été // La sueur et la pisse. Le poil qui se hérisse. Sortie de secours. L'air est un peu lourd. Les langues de lient. Les coeurs se délient. Bonne bouche sur mauvaise bouche. Confondre et surprendre. Stupeur et froid dans l'dos. 3 h du mat' m'a mise K.O. Ne s'habituer à rien. Vivre avec la sueur. Et la peur des bras qui réchauffent. Les stroboscopes pour hystérie. Y'a plus de mélodies  quand tout s'éteint. Sueur et pisse au bout de la nuit. Pas d'préavis pour le pipi. //
© Sara Imloul / Polka Galerie

jeudi 11 décembre 2014

[ RENCONTRE ] DIIS PARADIIS aka RIKSLYD / L'AMOUR FOU | FOUS D'AMOUR


"Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant", disait Kundera dans Amour et hasard. Dans ce livre, sont également mentionnés "sexe", "désir", "sommeil", "territoire", "multiplicité des rapports" mais "amour unique". André Breton lui, voit en l'amour, la source, l'essence même de l'art, et son expression la plus profonde. "Je ne nie pas que l'amour ait maille à partir avec la vie. Je dis qu'ils doit vaincre et pour cela s'être élevé à une telle conscience poétique de lui-même que tout ce qu'il rencontre nécessairement d'hostile se fonde au foyer de sa propre gloire" écrit-il dans L'amour fou. Pour Malraux, ce sera la nécessité, l'expérience, et celui, invincible et indescriptible, d'une mère. 

Les amours sont multiples.

Nos amours sont MULTIPLEs. Intransigeants, parfois indécents, fragiles et solubles, vifs comme le vent, malingres comme la faim, carrés ou frappés, glacés ou tangibles, je n'ai assez de dix doigts pour mettre le doigt sur chacun d'entre eux. Ou faudra-t-il que je m'assoie à une table et me laisse porter là, à penser à l'un, puis à l'AUTRE, à pouffer et à rire, à pleurer et à dévisager le mur sur lesquels se reflèteront les vôtres. Il me faudra des heures. Des années. sans doute toute une vie, pour ne serait-ce que commencer à comprendre les miens. Alors dépiautons donc les vôtres. De temps à autres. 

J'ai donc décidé de piocher en vous. De creuser un peu. Du bout de l'index gauche. Gauche parce qu'il me faudra ici rester loin tout en étant là, à vous écouter vous épancher, parfois avec pudeur, souvent avec humour et finesse, et de temps en temps, avec volumes et gourmandises.

Pourquoi Diis ? 

Parce que Diis, je la rencontre, ou plutôt je la croise plusieurs fois par mois, il y a quelques années, alors qu'elle est résidente à la fameuse cave des Souffleurs et que les Souffleurs me chantent leur douces sonates quand me vient l'ennuie du quotidien. La période est courte, mais suffisante pour que les sets de cette blonde à petites lunettes rondes et aux looks über cools attirent mon attention. À l'époque, les Souffleurs sont survoltés du lundi au samedi (si je n'me trompe) ; on y croise tous types d'êtres, de phénomènes beaux et intrigants, une populace sacrée et éclectique, des jeunes (très jeunes) et des moins jeunes, flegmatiques et lookés, bénis par la vie, remerciés par la nuit, se mêlent les uns aux autres. Ça sue. Ça danse. Ça boit. Ça s'aime. Ça s'aime fort, très fort. L'amour fou y naît tous les soirs. Et ça, c'est un peu grâce à la musique d'électrons libres tels que Diis. Depuis, Diis a sorti deux albums sous son pseudo RIKSLYD. Et j'ai le plaisir de découvrir qu'elle n'est pas seulement un DJ hors pair qui savait toujours nous surprendre, mais aussi une artiste incroyablement lumineuse et aux facettes multiples. Il y a de l'amour à revendre dans son beat. Parfaite pour répondre à mes questions !

DIIS PARADIIS
/  JEUNE TRENTENAIRE - AKA RIKSLYD, ARTISTE ET DJ ORIGINAIRE DES CONTRÉES ROMANTIQUES DE NORVÈGE /



L'AMOUR FOU pour toi, ça veut dire quoi ?

L'amour fou c'est quand on se laisse totalement aller. L'amour fou doit être une expérience essentielle pour écrire l'histoire de sa vie. Alors oui, parfois l'amour fou est en dehors de ce qu'on pourrait appeler notre "zone de confort" mais c'est pour cette même raison qu'il doit être vécu. Il arrive dans ta vie pour t'apprendre quelque chose sur toi même...

C'est quoi la chose la plus importante que l'Amour fou t'a appris ?

J'ai appris à accepter, à comprendre... puis il m'a aussi appris à cuisiner et à passer outre mon addiction aux pizzas !

Une oeuvre qui a bouleversé ta vision de l'amour ? 

Je dirais L'Amour looks something like you, de Kate Bush.
Je la connais depuis que je suis très petite et si elle n'a pas bouleversé ma vision de l'amour, elle a définitivement contribué à la construire.



C'est quoi qui te lie à cette chanson ?

Les paroles me font penser à ma vie, et à ce qui m'a amené à venir vivre à Paris. J'aime qu'elle dise L'amour et pas juste "love" en anglais. Les premières années, quand je l'écoutais, je n'imaginais pas une seconde venir un jour m'installer ici. Mais c'est à croire que l'amour, le vrai, ressemble à quelque chose comme Paris !

Si tu n'étais pas toi, tu penses que tu pourrais tomber amoureux/se de .. toi ?

Oui, et ça devrait être pareil pour tout le monde !

Ton actu du moment ? 

Le nouveau remix de Hot Boys, par Zilla ! Woop woop ! 
Puis je joue vendredi aux Souffleurs, mercredi 17 décembre au Sans Souci et vendredi 19 à l'Udo Bar !



© photo d'ouverture : Camille McOuat

lundi 1 décembre 2014

[ RENCONTRE ] L'AMOUR FOU / FOUS D'AMOUR : SARAH


"Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant", disait Kundera dans Amour et hasard. Dans ce livre, sont également mentionnés "sexe", "désir", "sommeil", "territoire", "multiplicité des rapports" mais "amour unique". André Breton lui, voit en l'amour, la source, l'essence même de l'art, et son expression la plus profonde. "Je ne nie pas que l'amour ait maille à partir avec la vie. Je dis qu'ils doit vaincre et pour cela s'être élevé à une telle conscience poétique de lui-même que tout ce qu'il rencontre nécessairement d'hostile se fonde au foyer de sa propre gloire" écrit-il dans L'amour fou. Pour Malraux, ce sera la nécessité, l'expérience, et celui, invincible et indescriptible, d'une mère. 

Les amours sont multiples.


Nos amours sont MULTIPLEs. Intransigeants, parfois indécents, fragiles et solubles, vifs comme le vent, malingres comme la faim, carrés ou frappés, glacés ou tangibles, je n'ai assez de dix doigts pour mettre le doigt sur chacun d'entre eux. Ou faudra-t-il que je m'assoie à une table et me laisse porter là, à penser à l'un, puis à l'AUTRE, à pouffer et à rire, à pleurer et à dévisager le mur sur lesquels se reflèteront les vôtres. Il me faudra des heures. Des années. sans doute toute une vie, pour ne serait-ce que commencer à comprendre les miens. Alors dépiautons donc les vôtres. De temps à autres. 

J'ai donc décidé de piocher en vous. De creuser un peu. Du bout de l'index gauche. Gauche parce qu'il me faudra ici rester loin tout en étant là, à vous écouter vous épancher, parfois avec pudeur, souvent avec humour et finesse, et de temps en temps, avec volumes et gourmandises.

Pourquoi Sarah ? 

Parce que Sarah, je la rencontre en décembre 2012, enfin il me semble. Au début Sarah, elle intrigue. Sarah elle choque un peu parfois. Mais pour le meilleur. Et j'aime bien ça. Sarah et moi on s'est pris le bec aussi. Et il a fallu du temps pour comprendre qu'au fond, on était un peu pareil. Il m'a fallu du temps, petit parisienne coincée que je suis, pour ne serait-ce que commencer à comprendre qui elle était, et qui elle n'était pas. Il m'a fallu du temps, mais c'est avec le temps que l'on apprécie les bons vins. Sarah est un extra-terrestre assez extraordinaire. Un être qui croise pas ta route tous les deux mois. Alors Sarah, je voulais lui poser quelques questions parce que sa vision de l'amour, de l'amour fou, du couple et des relations humaines, est à la fois à des années lumière de la mienne mais tout aussi proche de ce qu'au fond, je sais sans jamais l'admettre. 

SARAH

/ 28 ANS - AUTEURE DES CHOSES DU CUL & PASSIONNÉE DE TYPE 4 /


L'AMOUR FOU, pour toi ça veut dire quoi ?

L'amour fou, ça m'évoque la passion. Ce truc intense qui te prend aux tripes, sorti de nulle part, totalement irréaliste et qui ne dure jamais. 


Tu l'as vécu ?

Plusieurs fois. Trop souvent.

Des oeuvres ont bouleversé ta vision de l'amour ?


Eyes Wide Shut de Kubrick n'a pas bouleversé ma vision de l'amour plus particulièrement qu'une autre oeuvre mais il l'a un peu façonnée : la sensualité de Nicole Kidman, les aventures sexuelles en dehors du couple, leurs fantasmes et secrets dits à demi-mot. J'avais 12 ans et c'était clair que pour moi la fusion, l'amour-qui-dure-toujours, la transparence complète dans le couple, c'était du blabla de conte de fées.




Tu ne penses pas qu'en couple, il faille tout se dire donc ?

Non. Il y a des choses qu'il faut garder pour soi. Être indépendante. La fusion ne sert qu'à palier un manque affectif. L'amour n'est pas là pour ça. L'amour est un bonus.

Et le sexe dans tout ça ? Tu le relies à l'amour ou pas forcément ?

Oui et non. Je pense que l'on peut désirer quelqu'un sans pour autant être amoureuse. Puis on peut aimer sans désirer. Mais être amoureuse et désirer vont ensemble. Pour moi être amoureuse et aimer, c'est très différent.


Être amoureuse pour toi, c'est.. plus fort ?

Oui et non. C'est plus intense, souvent ça commence avec un coup de foudre. Pour moi on ne peut pas construire une relation en étant amoureuse. En aimant, si. Je dirais donc que c'est.. plus intense. Mais pas plus fort. Pour résumer, je dirais qu'être amoureuse c'est comme un orgasme, ça ne dure jamais très longtemps quoi !

Tu pourrais tomber amoureuse de.. toi-même ?

Peut-être que je me trouverais sexy et séduisante, mais non, ô jamais je ne pourrais tomber amoureuse de moi. J'ai déjà du mal à comprendre qu'est-ce qui fait qu'on peut m'aimer. Gros manque de confiance en moi à ce niveau là. 

Bon et sinon tu fais quoi en ce moment ?

Le chômage me nourrit. J'écris du porno, de l'érotisme, des articles cul et une websérie ; je commence la réalisation de courts pornos, je cuisine aussi et vais lancer une activité d'apéro végétalien fait maison d'ici janvier et depuis peu je fais ma propre pâte à modeler pour les gamines que je garde.

++ son blog : EM/PORN/MENT ++


mercredi 19 novembre 2014

Elle m'a dit..

.. qu'elle pensait qu'elle était morte à l'intérieur.
Je lui ai répondu que ce n'était pas possible. Que sinon, elle ne me parlerait. N'aurait la force d'aligner des mots. Le souffle de les expulser.
Elle n'a rien dit, alors.
Sa blancheur. Sa transparence. Voulue. Décidée. Abattue. 
Et la pensée, que peut-être n'était-elle pas vraiment là, me frôla d'un trait.

lundi 17 novembre 2014

[ MUSIQUE ] BOUCLE BOUCLÉE POUR CHAUSSURES MAL LACÉES | REAL LIES / HELENA HAUFF / PAULA TEMPLE / WHOMADEWHO / D.A.F. / KINDNESS | [octobre-novembre 2014]

© HYPGNOSIS

Il ne fait ni froid ni chaud. Les jours se suivent. Les boucles se ferment. Les chaussures se défont. Et moi, les pieds gelés, je gigote sur ma chaise d'ordinateur. Il pleut sur la verrière. Je regarde en arrière. Un panneau gris. Des lettres rouges. Je crois, que je fonds. Merde. Et le téléphone qui vibre. Le téléphone qui vibre encore.

Il y a un an, novembre était presque drôle. Mais les boucles se bouclent, et les chaussures se lacent.

Dernier rituel. Je tape au clavier. Les mots de la fin. "L'angois-sage."

Puis. C'est quoi la suite ? Des questions qui déboulent par milliers. J'ai la Baba-frénésie. L'excitation mitigée. Des questions. Des QUESTIONS. DES QUESTIONS COMME DES MARTEAUX. Dans ton cerveau et ta machine trop mal vissée. Pauvre humanité. Faillible et pourtant inflexible. Les questions, ça fait peur. Donc. Surtout quand le clavier tremble et que rien ne vient. Que les doigts s'échappent. Que les mains trébuchent entre tes poches et la peau de l'autre. Ni inspiration ni envie. Bon, c'est fini. Le vide comme un trou béant. J'ai déjà écrit ça, un jour. Mais c'était par amour. 

Les questions sans réponse. Parfois ça excite. La peur qui se mêle à la nouveauté. La passion de ce qui est encore frais. L'inconnu, le corps nu, bla bla, l'être lambda qui danse sous ta douche. Dansait. Qui fait mouche. Faisait. Chante sans entendre. Chantait. L'eau qui coule. PULL. Tirer en l'air. Puis sans vraiment voir. Que c'est ton coeur qui fait tout ce bruit. Tu tires quand même. Sur l'innocent. L'innocente innocente. À faire semblant, le rire violent, la crispation stridente. Tu t'oublies, là-derrière. Le temps passe. L'excitation trépasse. Vingt-huit hivers. Presque autant d'étés. Et le printemps qui se pend. Les jours sans. On meurt un peu, aussi. Il fait froid. Les radiateurs rament un peu. On meurt un peu, surtout. Parce qu'il pleut trop fort sur la verrière. 

Les jours se suivent. Se ressemblant à peine. Les boucles bouclant l'histoire. La GRANDE histoire. Les fameuses phases qui agacent. Qui durent. Enfilant grimaces sur grimaces, fronts menaçants sur fronts menaçants. Les mains imberbes qui se posent sur les jours maudits de nos nuits blanches fatigues. Les faux poètes se multiplient. Pullulent. Avalant pilules sur pilules. Sans jamais même broncher. Et alors que les blondes se font troncher. Toi tu tranches sans même regarder. Jeter un oeil. Sur le derrière du masque. Puis. Les brunes badinent. Facile. Piercings à la main. Chevelure de feu. Le front menaçant. Mine d'un rien. Les atours d'un coeur brisé. Déjà. Le sourire ravageur. Une bottine de vainqueur. Abattue sur le torse d'une blondeur disparaissante. Le feu qui s'éteint. Le coeur et la peau plissée. Obscurité, minauderies, torpeur. Au mieux. L'air penseur. Des jours sans. 

Combats de coqs et poules sur toits brûlants. Ça miaule dans la basse-cour. Mais personne ne fait la cour. Ou pas vraiment tout du moins. Plus moins que trop. On a perdu les mots. L'envie. On en perd ses nuits, aussi. À chercher la lumière là où elle n'est pas. Des BONSOIRS à la volée. Les baisés piqués par-ci par-là. SALOPE qu'on dit. Merde. C'est faux, tu sais.

Les jours s'enfilent sans se ressembler. Les mecs aussi. Plus vite, plus fort, plus dur. Les nuits filent. Pourtant, les mêmes colères. Les mêmes bouts de scotch accrochés à nos figures. La recherche du sentiment pur. Les amours. Les fusions. PASSION. Les idioties. À profusion. Les mêmes envies d'envoyer chier. Les mêmes sentiments contradictoires. Et les trajectoires qui se délient. Les langues qui font semblant. Les poings crispés, un peu, sur la télécommande de ton écran qui défile. PLAY / PAUSE / STOP / RETOUR EN ARRIÈRE / SAUT EN AVANT. Aller trop vite. Les conneries par milliers. À vomir dans le sentier. Puis le mec qui t'regarde de travers. Regarder en arrière. L'ultime bêtise. Et la risée. La risée d'un seul et unique coup de raquette. Dans ta gueule la machette. Un été tout plein des mêmes pulsions. Puis en face de toi. Ou dans ton dos. Les mêmes suicides sociaux. Les mêmes inhabilités à la fraîcheur. Les mêmes fuites. Rictus en berne. Les baisers sans suite. Les baises sans sel. Les regards jaunis. Les photos disparues. Les foies déjà ronds. Puis l'idée du lendemain, qui disparaît pour de bon.

Alors. On badine encore un peu. On se prend pour des artistes. Avec nos couleurs et nos désillusions masquées. Sur le dancefloor on se finit, tant qu'on est morts. On fait mine. Les sourires. Les risettes martyres. Et rictus par milliers. Encore les mêmes. Et le bonsoir acerbe. La nuit qui ment. Courbe l'échine. Rue de la Chine. La peau caressée. Juste en secret. Vomir par derrière. Se taire. Courir. Au mieux. L'air penseur. Des jours sans.

Bon. Et frapper un bon coup dans le mur. Casser la main. Faire peur. Devant les sourires lisses. Tant pis. Les rictus affamés. Derrière le masque. Mine de rien. L'air de rien. Et l'odeur de la mer. Les têtes qui se tournent. La même disparition. Toujours. Et l'Océan qui rugit.

[ niveau musique, 40 tracks entre flash-backs et découvertes, coups de coeur et coups de poings, hallucinations, utopies sonores et maladresses bruitistes ]

vendredi 31 octobre 2014

[ FLASH-BACK ] SOUVENIR INOPPORTUN : HALLOWEEN | ALLO, WILL ? DIS-MOI SI J'AI PEUR | CRIM3S / SUICIDE / THE KVB / PORCELAIN RAFT / THE SOUND |

Pas facile d'ouvrir un nouveau blog, une nouvelle page de sa vie, sans se souvenir des jolies choses d'avant. Alors de temps en temps, on relira les posts qui avaient reçu vos faveurs sur THE INOPPORTUNE.

Comme c'est Halloween, pourquoi ne pas se réécouter la playlist du JOUR DES MORTS 2013 ?


Faux numéros. Portes battantes. Amitiés flottantes. L'automne est chiant. Excitant parfois. Ennuyant souvent. Déchirant pour un jour. Parce que les uns. Les autres. Ceux qui se trompent. Ceux qui crient au loup. Celles qui disparaissent. Celles qui disputent. Le vent. Le sable. Les cailloux coincés dans la machine. Si petits cailloux. On ne les verrait presque pas. Alors bon. Marmottes grillées et hérissons écrasés. Pour Halloween. On appelle Will. On lui pose tout un tas de question. Allo. Will ? Dis-moi si j'ai peur. Puis après. Demain. Enfin je sais pas trop. Si demain c'est avant. Ou après. Mais demain. Dis. Demain. J'aurai peur ? J'aurai pas peur ? Du vide. Du noir. De la vie. Toussa toussa. On ponctue nos pieds sur le sol de tout un tas de points d'interrogation. Matelas de sûreté. On sait jamais. Confortables filets de pêche. Bien tendus sous nos yeux. Alors les yeux on les baisse jamais. On les dresse fièrement. Bien là. Centrés. Peur de rien. Mon cul. Bien noirs. Concentrés. Mais cernés. Indistincts. Pas si sûrs. Puis coupables aussi. Coupable surtout. Alors ils s'enfuient. Les regards tombent. Le vide. La vie. Toussa toussa. Puis l'amour aussi. Il tombe. Il fait peur un peu. Parce qu'/ Mais on ne sait pas toujours par où il passe. Par les mains dépliées. Les jambes pliées. Les regards prolongés. Les sourires déplacés. Alors on le laisse tomber. Oui oui c'est mieux. On met des mains aux fesses. On sourit au vent. Les années 80 jaunissent. Les potes autour vomissent. On sent les membres qui vieillissent. Mais on fait semblant de rien. Semblant de tout. Alors. On s'imagine le coeur plein de semoule. On fait n'importe quoi. Tant que l'amour coule. On sait jamais. Manquerait plus qu'être amoureux, ce soit cool. Les sentiments aux chiottes. Les souris mortes que l'on dépiaute. Paupiettes humaines. Paupières fermées. L'amour à la mort. La mort pour tous. Et tous dans un sac à la meR.

mardi 28 octobre 2014

[ NEWS ] VENU D'AILLEURS | LES VOIX DE L'ESPACE

Vous aviez toujours rêvé de savoir ce que l'on entendait dans l'espace ? C'est désormais possible (MON DIEU). Grâce à des instruments spécialement conçus par la NASA et capables de traduire les ondes électromagnétiques captées sur place, une vidéo voyait le jour il y a quelques années. Et j'étais malheureusement passée à côté. 
On note néanmoins que Voice Of Earth et Song Of Earth ont été composées par des humains, à partir de son captés. Ce que l'on retient, c'est que le tout en ressort assez harmonieux, et plutôt surréaliste.

jeudi 23 octobre 2014

[ MUSIQUE ] MIDNIGHT HEART ATTACK : HELENA HAUFF - ACCIDIE

Une fois par semaine, une découverte qui remplit de joie, un son qui troue la peau, qui fait exploser le corps, les sens aussi, dans tous les sens, un truc qui rend fou, l'intensité en un claquement de doigts, des notes qui donnent envie d'aimer à la folie, de sauter dans le vide, de dev'nir fou d'amour, la passion, assurément, toussa toussa, et pour de bon. 

Cette semaine, c'est Accidie, le track n°1 du nouvel EP d'Helena Hauff, Shatter cone. Voilà, je dois bien l'avouer quelque part, depuis quelque temps, je voue un véritable culte à toutes ces filles capables de produire une techno dark, puissante et transcendante. Helena Hauff est sans doute la reine, la diva de cette vénération récente que je nourris, chaque jour, de sessions interminables d'écoute, à essayer de dénicher LE SON qui va me faire trembler la peau pendant au moins 3 minutes, parfois 4, souvent 5. CINQ MINUTES TRENTE-QUATRE. Comme ce track quasiment parfait. Qui transporte mon coeur d'amour. Et mon corps de remous incessants. Ça frappe à l'intérieur de la poitrine. Helena Hauff je l'aime d'amour. Je l'épouse tout de suite. Je l'épingle au-dessus de mon lit. Et le track qui suit, Hiemal Quietus, ne calme rien à mes ardeurs. Il me rappelle certaines folies de Miss Kittin. Mais en mieux. "En mieux" qu'elle dit ? J'ai l'amour difficile. L'enveloppe un peu vide. Plus rien ne me touche vraiment. Mais alors Helena Hauff. Je l'épouse tout de suite. Je l'épingle au-dessus de mon lit. Parfois j'espère en secret pouvoir tomber amoureuse d'un morceau, d'un truc qui ne représenterait sur terre que quelques s'condes, des minutes tout au plus, un fait intense, fait de tout et de rien. Un tout extrême fait de tout un tas de riens. Ha je divague. Je meurs un peu. À chaque fois que le morceau se lance. L'automatisme de la larme. Larmes à tous.

mardi 21 octobre 2014

[ RENCONTRE ] L'AMOUR FOU / FOUS D'AMOUR : CAROLINE




"Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant", disait Kundera dans Amour et hasard. Dans ce livre, sont également mentionnés "sexe", "désir", "sommeil", "territoire", "multiplicité des rapports" mais "amour unique". André Breton lui, voit en l'amour, la source, l'essence même de l'art, et son expression la plus profonde. "Je ne nie pas que l'amour ait maille à partir avec la vie. Je dis qu'ils doit vaincre et pour cela s'être élevé à une telle conscience poétique de lui-même que tout ce qu'il rencontre nécessairement d'hostile se fonde au foyer de sa propre gloire" écrit-il dans L'amour fou. Pour Malraux, ce sera la nécessité, l'expérience, et celui, invincible et indescriptible, d'une mère. Les amours sont multiples.
Nos amours sont multiples. Intransigeants, parfois indécents, fragiles et solubles, vifs comme le vent, malingres comme la faim, carrés ou frappés, glacés ou tangibles, je n'ai assez de dix doigts pour mettre le doigt sur chacun d'entre eux. Ou faudra-t-il que je m'assoie à une table et me laisse porter là, à penser à l'un, puis à l'autre, à pouffer et à rire, à pleurer et à dévisager le mur sur lesquels se reflèteront les vôtres. Il me faudra des heures. Des années. sans doute toute une vie, pour ne serait-ce que commencer à comprendre les miens. Alors dépiautons donc les vôtres. De temps à autres. 
J'ai donc décidé de piocher en vous. De creuser un peu. Du bout de l'index gauche. Gauche parce qu'il me faudra ici rester loin tout en étant là, à vous écouter vous épancher, parfois avec pudeur, souvent avec humour et finesse, et de temps en temps, avec volumes et gourmandises.

Pourquoi Caroline ? Parce que Caroline je la rencontre en.. 2007 alors qu'elle projette des films dans la salle Agnès Varda de la Maison des Arts de Créteil. Festival de films de femmes édition 29. À l'époque, mes cheveux ne ressemblent à rien, j'ai l'air d'avoir 15 ans, je m'échappe de la fac pour des images sur grand écran, et j'accrédite deux trois journalistes en carton. Depuis, je suis devenue le carton de la boîte de corn flakes. Il y aura aussi Astrid la suédoise, Florence la suisse et les sourires en colliers. Puis le champagne. Le champagne de festival.


CAROLINE

/ 33 ANS - CADREUSE ET ASSISTANTE CAMÉRA POUR LA TV - PARIS /
La notion d'amour fou, ça t'évoque quoi ? 

"L'amour fou" c'est un amour vif, intense, une passion. La passion provient du grec pathos, signifiant également la souffrance, le supplice. A vivre malgré tout.

Des œuvres qui ont bouleversé ta perception/vision de l'amour ? 

Cinéma: "Breaking the waves" (L'amour est un pouvoir sacré) de Lars Von Trier & Sailor & Lula de David Lynch Littérature: " L'écume des jours" de Boris Vian

Et si tu devais en choisir, un, juste un ?


Alors si je devais choisir entre "Breaking the waves" et "Sailor & Lula", j'opterais pour Breaking the waves. Ce film m'a profondément touchée car c'est un film sur l'amour sacré, un Amour Fou entre Bess et Jan, qui tourne à la tragédie jusqu'au sacrifice de l'un pour l'autre. Je ne dis pas que l'Amour doit être tragique, loin de là, mais j'ai aimé cette version de l'Amour fou pour sa beauté & son abnégation de soi. Et si je devais citer quelqu'un, ce serait Alain Fournier : « L'amour comme un vertige, comme un sacrifice, et comme le dernier mot de tout. »


Si tu n'étais pas toi, tu tomberais amoureux.. de toi ?

Tomber amoureuse de moi, si j'étais quelqu'un d'autre...? Il faudrait être fou !

Et sinon.. À l'avenir et dans l'idéal j'aimerais ne plus devoir travailler pour les autres, mais pour moi, en tant que photographe et documentariste indépendante ! Sinon, pour suivre mon actu : carolinedesousa.com (work in progress).

jeudi 16 octobre 2014

MIDNIGHT HEART ATTACK : SEVDALIZA - BACKSEAT LOVE

Une fois par semaine, une découverte qui remplit de joie, un son qui troue la peau, qui fait exploser le corps, les sens aussi, dans tous les sens, un truc qui rend fou, l'intensité en un claquement de doigts, des notes qui donnent envie d'aimer à la folie, de sauter dans le vide, de dev'nir fou d'amour, la passion, assurément, toussa toussa, et pour de bon.


Cette semaine, c'est le tout nouveau track de la jeune néerlandaise Sevdaliza dont l'album est attendu avec impatience sur les Internets, réseaux sociaux et autres mags webs foody de musique un peu indéfashionunderground. Après les magiques Sirens Of The Caspian et Clear Air, la jeune productrice revient avec un titre plutôt... sulfureux, qui fout la chair de poule et donne envie de ne plus trop réfléchir. À ABSOLUMENT regarder jusqu'à la fin.





À checker : son Soundcloud et sa page Facebook.


mardi 7 octobre 2014

Minotaure à tous | LA RENCONTRE CAPITALE DE VOTRE VIE / HASARD OU NÉCESSITÉ ?



En 1937, André Breton publie une oeuvre phare. L'AMOUR FOU. Des quelques femmes de sa vie, après Nadja en octobre 1926, à l'origine du roman éponyme, c'est au tour de Jacqueline Lamba de venir hanter son récit. Encore une fois, les questions de la vie, de l'art, du hasard et de l'amour viennent rythmer un livre aux atours de manifeste. Le hasard. La rencontre. Le destin. Si vous ne vous êtes jamais trop posé de questions, libre à vous d'abandonner la lecture de ce post. Vous pouvez aussi poursuivre, et ouvrir quelques portes à votre esprit. "Ainsi, pour faire apparaître une femme, me suis-je vu ouvrir une porte, la fermer, la rouvrir — quand j'avais constaté que c'était insuffisant glisser une lame dans un livre choisi au hasard, après avoir postulé que telle ligne de la page de gauche ou de droite devait me renseigner d'une manière plus ou moins indirecte sur ses dispositions, me confirme sa venue imminente ou sa non-venue, — puis recommencer à déplacer les objets, chercher les uns par rapport aux autres à leur faire occuper des positions insolites, etc." écrit-il pages 22-23. Plus tard, dans la revue Minotaure, qu'il tient avec son ami Paul Éluard (rien que ça), les résultats d'un étrange questionnaire tiré à trois cents exemplaires seront publiés. Deux questions simples mais équivoques : "pouvez-vous dire quelle a été la rencontre capitale de votre vie ? — Jusqu'à quel point cette rencontre vous a-t-elle donné, vous donne-t-elle l'impression du fortuit ? du nécessaire ?". J'y ai réfléchi pendant quelques minutes. Dans une salle d'attente silencieuse. Entre Mme Sitbon, dont on voyait clairement la culotte, et un Mr à la braguette ouverte dont le nom m'a échappé. ZIP ! Affaire réglée. Puis, en sortant de l'Institut, ces deux questions sont venues me re-frapper la face. Saint Placide. Les souvenirs de périple indonésien. Et d'appartement gigantesque. De matins bonheur. Et ces deux questions qui ne quittent plus la cabosse. J'aimerais donc avoir vos impressions, vos pensées de cabosses inter-planétaires, votre avis, vos emmerdes en commentaires. J'aimerais clairement que vous répondiez à ces deux questions. Avec votre nom ou en Anonyme. À visage caché ou découvert. Parce que j'ai envie que Minotaure revive, juste le temps de quelques minutes/jours/semaines/mois/années/vies. Encore merci.

[expression copyright Margaux Ballagny]

lundi 6 octobre 2014

[ MUSIQUE ] LA PLAYLIST DE L'ÉTÉ PASSÉ | IN AETERNAM VALE / GRAND BLANC / GAY CAT PARK / JESSICA93 / MARIE MADELEINE | [colonne musicale pour vertèbres déplacées]


Haïr, ce n'est pas simple. Haïr, ça demande des années et des années d'expérience. De pratique. Mais comment font-ils ? On m'a souvent dit. Ou fait croire. Qu'on s'arrangeait avec l'âge. Qu'on "mûrissait". Qu'on évoluait. Forcément dans le bon sens. À force de vécu. D'inédits qui ne se ressemblent, mais s'assemblent. Pour ne former qu'un tout. Qui forcément. Fait grandir. Un tout, qui forcément, fait qu'on avance. Dans le bon sens. Forcément dans le bon sens. On m'a souvent dit. Ou fait croire. Qu'avec l'âge, tout se perdait, tout s'oubliait. Les folies un peu égoïstes de la jeunesse. Les innocences qui peuvent blesser. Les claques et les coups de vent qu'on pense rester. Se figer sur la peau. Et les mandibules de nos ombres incohérentes.  

On m'a souvent dit aussi. Ou souvent fait croire. Que tout changeait. Que tout était amené à disparaître. Même les violences les plus acides. Mêmes les poings les plus serrés. Qu'ils se détendraient. Qu'ils se desserreraient bien. À un moment donné. Et qu'on s'en servirait alors. Plus pour frapper. Mais pour en prendre un autre dans la main. De poing serré. Puis qu'on l'ouvrirait pour y déposer une fleur. Une fleur ! Rien que ça. 

Puis on m'a dit. Les yeux un peu pleins. Qu'on serait tous amenés à disparaître. Nous aussi. Après avoir mûri. Après avoir grandi. Après avoir appris. Nous être assagis. Qu'on disparaitrait pour aller se poser. Se faire déposer. Les uns à côté des autres. Sans se regarder. Pour l'éternité. Dans l'amour. Et le souvenir de nos proches. Qui plus tard. S'installeraient à nos côtés. Sans bien même nous regarder. Dans l'amour. Sans doute. Puis dans le silence. Surtout. Tout ça pour ça. Dieu que ça grince là-d'ssous ! 

Parfois j'regarde derrière et je vois bien, que rien n'change vraiment. J'ai rallumé mon vieux blackberry. Et rien n'change vraiment.

Samedi soir j'ai demandé : "non mais vous vous rendez compte, quand même, qu'on va tous y passer ?!". On m'a demandé de me taire. Logique. Non sans un sourire et une blague glissée derrière l'oreille. Logique. Mais on m'a demandé de me taire. J'ai souri, la ride tremblante, là, près de l'oeil. Puis j'ai fait mine de boire dans ma Hoegaarden vide depuis plus d'une demi-heure. J'avais froid. L'hiver arrivait ce soir-là. Ce soir heureux, au fond. Mais j'avais froid. Glacée jusqu'à l'os. Je n'me couvrais. Et j'me plaignais pour donner le ton. Personnage incarné à la perfection. Mon portable a clignoté. Un ami m'a demandé de le rejoindre. Je lui ai dit que j'étais déjà loin. Et de nouveau, j'ai fait mine de boire dans le vide. Tout ça n'est que fiction. On est qu'de la bonne vieille fiction. Au fond. Mais les bières continuent de s'faire descendre. Et nos yeux d'regarder ailleurs.



© photo illustration Adrian Landon Brooks

COUP DE FOUDRE SUR ÉCRAN # 2 : EMAK BAKIA - Man Ray

De temps à autre, un film, une bande annonce, une création visuelle à engloutir et à partager.
EMAK BAKIA. La première fois que j'entends ce mot, je me rappelle mon périple indonésien. Je me rappelle de son visage et du mot ENAK = BON. Des idioties, des inventions de vocabulaire, des folies, de sa planète, de son air de ne pas être ici. ENAK. Moi. ENAK. Pour un temps. Un périple indonésien. Un an et demi sur une planète qui n'est pas la vôtre. ENAK. Alors quand j'ai vu ce titre, EMAK BAKIA, j'ai appuyé sur play. Du pur Dada.

Plus tard je réalise qu'EMAK BAKIA vient du basque. FICHEZ-MOI LA PAIX. C'est une vieille expression. Mais aussi le nom de la maison où Man Ray tourne ce cinépoème en 1926. Originellement muet, il est musicalement reconstruit par Jacques Guillot sur une musique de Paul Mercer. Beau portfolio de toutes les techniques de création chères à l'américain pendant son oeuvre (surimpression, double exposition, collage, photogramme), Emak Bakia hypnotise, envoûte et vide le coeur pour le re-remplir immédiatement. Seize minutes de thérapie pour tous les souillés du début de siècle.



Emak Bakia . Man Ray . 1926 from rbtal on Vimeo.

mardi 30 septembre 2014

L'AMOUR FOU / FOUS D'AMOUR : ADRIEN




"Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant", disait Kundera dans Amour et hasard. Dans ce livre, sont également mentionnés "sexe", "désir", "sommeil", "territoire", "multiplicité des rapports" mais "amour unique". André Breton lui, voit en l'amour, la source, l'essence même de l'art, et son expression la plus profonde. "Je ne nie pas que l'amour ait maille à partir avec la vie. Je dis qu'ils doit vaincre et pour cela s'être élevé à une telle conscience poétique de lui-même que tout ce qu'il rencontre nécessairement d'hostile se fonde au foyer de sa propre gloire" écrit-il dans L'amour fou. Pour Malraux, ce sera la nécessité, l'expérience, et celui, invincible et indescriptible, d'une mère. Les amours sont multiples.
Nos amours sont multiples. Intransigeants, parfois indécents, fragiles et solubles, vifs comme le vent, malingres comme la faim, carrés ou frappés, glacés ou tangibles, je n'ai assez de dix doigts pour mettre le doigt sur chacun d'entre eux. Ou faudra-t-il que je m'assoie à une table et me laisse porter là, à penser à l'un, puis à l'autre, à pouffer et à rire, à pleurer et à dévisager le mur sur lesquels se reflèteront les vôtres. Il me faudra des heures. Des années. sans doute toute une vie, pour ne serait-ce que commencer à comprendre les miens. Alors dépiautons donc les vôtres. De temps à autres.

J'ai donc décidé de piocher en vous. De creuser un peu. Du bout de l'index gauche. Gauche parce qu'il me faudra ici rester loin tout en étant là, à vous écouter vous épancher, parfois avec pudeur, souvent avec humour et finesse, et de temps en temps, avec volumes et gourmandises.


Pourquoi Adrien ? Parce qu'Adrien, je le rencontre fin 2012, me semble-t-il, lors d'une interview vidéo de son ancien groupe DAD que nous entreprenons dans le cadre de mon mag de l'époque, Netfeeders. Je me dis :"beaucoup de cheveux" puis, "une sensibilité de dingue ce mec". Et voilà. Adrien sort son projet solo cette année, sous son vrai nom, et de ce que j'en ai entendu pour l'instant, c'est beau et doux comme une brise de Loire Atlantique.

ADRIEN
/ maître de lui-même pour Adrien Soleiman /

© Richard Frances


La notion d'amour, ça t'évoque quoi ? 

Pour moi l'amour fou, les gens en rêvent, cet état de plénitude et de bonheur surréaliste que tout le monde aimerait connaître une fois dans sa vie. Je crois qu’à la fin la réalité nous rattrape et que malheureusement ça ne dure jamais très longtemps. Mais l'important c'est d'y croire.  

Des œuvres qui ont bouleversé ta perception/vision de l'amour ? 

J'ai grandi en regardant en boucle Les demoiselles de Rochefort ou Les parapluies de Cherbourg et ce qui a clairement fait naître en moi un certain romantisme à la française dont je pense être amoureux. La musique m'a aussi fait me rendre compte que je pouvais aimer plus l'art que les gens et je me suis toujours demandé si je pourrai un jour abandonner la musique pour l'amour d'une personne. Qui vivra verra. 

Si tu n'étais pas toi, tu tomberais amoureux.. de toi ?

Si je n'étais pas moi oui, je tomberais amoureux de moi...mais je me larguerais aussi.

Et sinon.. Je suis en concert pour la première fois au Petit Bain le 2 octobre à 20h30 nous préparons un album aussi. J'ai hâte que cette nouvelle aventure démarre.


On check le Facebook Adrien Soleiman !


VOIR AUSSI

L'AMOUR FOU / FOUS D'AMOUR : NATHALIE
L'AMOUR FOU / FOUS D'AMOUR : CLÉMENT



© photo d'ouverture : Richard Frances.

dimanche 28 septembre 2014

LES MOMENTS TROUBLES | Kate Chopin - The Awakening / Chapitre 29

Le plus beau passage de ce merveilleux livre. La fin. 

"Victor, with hammer and nails and scraps of scantling, was patching a corner of one of the galleries. Mariequita sat near by, dangling her legs, watching him work, and handing him nails from the tool-box. The sun was beating down upon them. The girl had covered her head with her apron folded into a square pad. They had been talking for an hour or more. She was never tired of hearing Victor describe the dinner at Mrs. Pontellier's. He exaggerated every detail, making it appear a veritable Lucullean feast. The flowers were in tubs, he said. The champagne was quaffed from huge golden goblets. Venus rising from the foam could have presented no more entrancing a spectacle than Mrs. Pontellier, blazing with beauty and diamonds at the head of the board, while the other women were all of them youthful houris, possessed of incomparable charms. She got it into her head that Victor was in love with Mrs. Pontellier, and he gave her evasive answers, framed so as to confirm her belief. She grew sullen and cried a little, threatening to go off and leave him to his fine ladies. There were a dozen men crazy about her at the Cheniere; and since it was the fashion to be in love with married people, why, she could run away any time she liked to New Orleans with Celina's husband.

Celina's husband was a fool, a coward, and a pig, and to prove it to her, Victor intended to hammer his head into a jelly the next time he encountered him. This assurance was very consoling to Mariequita. She dried her eyes, and grew cheerful at the prospect.

They were still talking of the dinner and the allurements of city life when Mrs. Pontellier herself slipped around the corner of the house. The two youngsters stayed dumb with amazement before what they considered to be an apparition. But it was really she in flesh and blood, looking tired and a little travel-stained.

"I walked up from the wharf", she said, "and heard the hammering. I supposed it was you, mending the porch. It's a good thing. I was always tripping over those loose planks last summer. How dreary and deserted everything looks!"


It took Victor some little time to comprehend that she had come in Beaudelet's lugger, that she had come alone, and for no purpose but to rest. 

"There's nothing fixed up yet, you see. I'll give you my room; it's the only place."


"Any corner will do," she assured him. 

"And if you can stand Philomel's cooking," he went on, "though I might try to get her mother while you are here. Do you think she would come?" turning to Mariequita. 

Mariequita thought that perhaps Philomel's mother might come for a few days, and money enough. 

Beholding Mrs. Pontellier make her appearance, the girl had at once suspected a lovers' rendezvous. But Victor's astonishment was so genuine, and Mrs. Pontellier's indifference so apparent, that the disturbing notion did not lodge long in her brain. She contemplated with the greatest interest this woman who gave the most sumptuous dinners in America, and who had all the men in New Orleans at her feet. 

"What time will you have dinner?" asked Edna. "I'm very hungry; but don't get anything extra." 

"I'll have it ready in little or no time," he said, bustling and packing away his tools. "You may go to my room to brush up and rest yourself. Mariequita will show you."

"Thank you", said Edna. "But, do you know, I have a notion to go down to the beach and take a good wash and even a little swim, before dinner?" 

"The water is too cold!" they both exclaimed. 

"Don't think of it." 

"Well, I might go down and try--dip my toes in. Why, it seems to me the sun is hot enough to have warmed the very depths of the ocean. Could you get me a couple of towels? I'd better go right away, so as to be back in time. It would be a little too chilly if I waited till this afternoon." 

Mariequita ran over to Victor's room, and returned with some towels, which she gave to Edna.

"I hope you have fish for dinner," said Edna, as she started to walk away; "but don't do anything extra if you haven't." 

"Run and find Philomel's mother," Victor instructed the girl. "I'll go to the kitchen and see what I can do. By Gimminy! Women have no consideration! She might have sent me word."

Edna walked on down to the beach rather mechanically, not noticing anything special except that the sun was hot. She was not dwelling upon any particular train of thought. She had done all the thinking which was necessary after Robert went away, when she lay awake upon the sofa till morning. 

She had said over and over to herself: "To-day it is Arobin; to-morrow it will be some one else. It makes no difference to me, it doesn't matter about Leonce Pontellier--but Raoul and Etienne!" She understood now clearly what she had meant long ago when she said to Adele Ratignolle that she would give up the unessential, but she would never sacrifice herself for her children.

Despondency had come upon her there in the wakeful night, and had never lifted. There was no one thing in the world that she desired. There was no human being whom she wanted near her except Robert; and she even realized that the day would come when he, too, and the thought of him would melt out of her existence, leaving her alone. The children appeared before her like antagonists who had overcome her; who had overpowered and sought to drag her into the soul's slavery for the rest of her days. But she knew a way to elude them. She was not thinking of these things when she walked down to the beach. 

The water of the Gulf stretched out before her, gleaming with the million lights of the sun. The voice of the sea is seductive, never ceasing, whispering, clamoring, murmuring, inviting the soul to wander in abysses of solitude. All along the white beach, up and down, there was no living thing in sight. A bird with a broken wing was beating the air above, reeling, fluttering, circling disabled down, down to the water. 

Edna had found her old bathing suit still hanging, faded, upon its accustomed peg. 

She put it on, leaving her clothing in the bath-house. But when she was there beside the sea, absolutely alone, she cast the unpleasant, pricking garments from her, and for the first time in her life she stood naked in the open air, at the mercy of the sun, the breeze that beat upon her, and the waves that invited her. 

How strange and awful it seemed to stand naked under the sky! how delicious! She felt like some new-born creature, opening its eyes in a familiar world that it had never known. 

The foamy wavelets curled up to her white feet, and coiled like serpents about her ankles. She walked out. The water was chill, but she walked on. The water was deep, but she lifted her white body and reached out with a long, sweeping stroke. The touch of the sea is sensuous, enfolding the body in its soft, close embrace. 

She went on and on. She remembered the night she swam far out, and recalled the terror that seized her at the fear of being unable to regain the shore. She did not look back now, but went on and on, thinking of the blue-grass meadow that she had traversed when a little child, believing that it had no beginning and no end. 

Her arms and legs were growing tired. 

She thought of Leonce and the children. They were a part of her life. But they need not have thought that they could possess her, body and soul. How Mademoiselle Reisz would have laughed, perhaps sneered, if she knew! "And you call yourself an artist! What pretensions, Madame! The artist must possess the courageous soul that dares and defies." 

Exhaustion was pressing upon and overpowering her. 

"Good-by--because I love you." He did not know; he did not understand. He would never understand. Perhaps Doctor Mandelet would have understood if she had seen him--but it was too late; the shore was far behind her, and her strength was gone.

She looked into the distance, and the old terror flamed up for an instant, then sank again. Edna heard her father's voice and her sister Margaret's. She heard the barking of an old dog that was chained to the sycamore tree. The spurs of the cavalry officer clanged as he walked across the porch. There was the hum of bees, and the musky odor of pinks filled the air."

COUP DE FOUDRE SUR ÉCRAN # 1 : UMSHINI WAM (Die Antwoord | Harmony Koryne)

De temps à autre, un film, une bande annonce, une création visuelle à engloutir et à partager.
Umshini Wam ou en français "apporte moi ma mitrailleuse" est un court-métrage sorti début 2013 et réalisé par Harmony Koryne, à côté duquel beaucoup sont passés. Je suis d'ailleurs tombée dessus il y a seulement quelques mois. Dans ce message de survie de 15 minutes, Yo-Landi et Ninja, du groupe sud-africain Die Antwoord, fument des joints, jouent au baskets, insultent à tout va, s'endorment à la belle étoile et parlent de leur vie, le corps enfoncé dans un fauteuil roulant, flingue à la main. Entre violence, drogue, amour et espoirs contrariés, le film nous emmène en marge de la société sud-africaine, dans le zef side de leur vie d'avant. Pour leurs fans, puis pour les autres, aussi.

L'AMOUR FOU / FOUS D'AMOUR : NATHALIE


"Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant", disait Kundera dans Amour et hasard. Dans ce livre, sont également mentionnés "sexe", "désir", "sommeil", "territoire", "multiplicité des rapports" mais "amour unique". André Breton lui, voit en l'amour, la source, l'essence même de l'art, et son expression la plus profonde. "Je ne nie pas que l'amour ait maille à partir avec la vie. Je dis qu'ils doit vaincre et pour cela s'être élevé à une telle conscience poétique de lui-même que tout ce qu'il rencontre nécessairement d'hostile se fonde au foyer de sa propre gloire" écrit-il dans L'amour fou. Pour Malraux, ce sera la nécessité, l'expérience, et celui, invincible et indescriptible, d'une mère. Les amours sont multiples. 

Nos amours sont multiples. Intransigeants, parfois indécents, fragiles et solubles, vifs comme le vent, malingres comme la faim, carrés ou frappés, glacés ou tangibles, je n'ai assez de dix doigts pour mettre le doigt sur chacun d'entre eux. Ou faudra-t-il que je m'assoie à une table et me laisse porter là, à penser à l'un, puis à l'autre, à pouffer et à rire, à pleurer et à dévisager le mur sur lesquels se reflèteront les vôtres. Il me faudra des heures. Des années. sans doute toute une vie, pour ne serait-ce que commencer à comprendre les miens. Alors dépiautons donc les vôtres. De temps à autres. 

J'ai donc décidé de piocher en vous. De creuser un peu. Du bout de l'index gauche. Gauche parce qu'il me faudra ici rester loin tout en étant là, à vous écouter vous épancher, parfois avec pudeur, souvent avec humour et finesse, et de temps en temps, avec volumes et gourmandises.

Pourquoi Nathalie ? Parce que la cold wave et la new wave ont bercé mon adultescence et qu'avec son groupe, Fumer Tue, elle montre que produire une musique de qualité, à la fois glaçante et sensuelle, est encore.. possible.

NATHALIE 

/ pile électrique du groupe Fumer Tue /
© Thomas Gitz.

La notion d'amour fou, ça t'évoque quoi ? 

L'amour fou, ça me fait instantanément penser à un moteur. Je fonctionne qu'a ca, la passion, Y a que ca qui me fait avancer. D'ailleurs je file, c'est l'heure d'aller faire le plein !

Des oeuvres qui ont bouleversé ta vision de l'amour ?
Alors là c'est fou, cette question vient de me faire prendre conscience que les oeuvres traitant de l'amour, ne reflètent absolument pas la manière dont je le vis. Autant avec mon mec je suis vachement romantique en mode conte de fée, autant adolescente, c'était une vrai découverte, un bouleversement, un truc de ouf de découvrir tout l'univers de Virginie Despentes, Ann Scott, Cyrille Putman allant même jusqu'à aimer secrètement le bouquin de Catherine Millet. Idem en musique, au delà de la qualité sonore, je me suis toujours passionnée pour les couples qui se foutent sur la gueule : Amy Winehouse et son Blake, Pete Doherty avec Kate Moss. Bon, c'est pas des Oeuvres avec un grand O mais ca plante un peu le decor.

Si tu n'étais pas toi, tu tomberais amoureuse de.. toi ?

Ooh non ! Je ne rentre pas dans les details, car je suis un peu un bisounours, je pense que mes proches ne connaissent pas encore mes defauts alors pchhhht !

Et sinon.. Avec mon groupe, Fumer Tue, on vient de sortir notre EP, Dune. Place aux concerts notamment avec notre release Parisienne, le 14 octobre au Café Charbon dans le cadre de la soirée Cocoricoachella #2. Ca va fumer ! ( Mince, j'ai pas le droit de faire ces blagues de merde moi même normalement !




On va faire un tour sur leur Facebook et sur leur BandCamp !